Visitez notre site Revebebe
Visitez notre site Revebebe
 
Forums Revebebe
FAQ Rechercher Liste des Membres Groupes d'utilisateurs
Se connecter pour vérifier ses messages privés Profil Connexion
 


Réponses à certaines questions posées ces dernières semaines
Forums Revebebe Index du Forum >>> Les éditos Voir le sujet précédent .::. Voir le sujet suivant  
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet
Auteur Message
Brodsky




Inscrit le: 30 Jan 2015
Messages: 360
Localisation: Devant l'écran, banane !!!

MessagePosté le: 22 Sep 2016, 10:04    Sujet du message: Réponses à certaines questions posées ces dernières semaines Répondre en citant

Au cours des dernières semaines, j'ai noté chez certains lecteurs des interrogations multiples sur les histoires que je postais irrégulièrement sur Revebebe. Comment peut-on par exemple se satisfaire d'un texte écrit en moins de trois jours ? La vulgarité, même pour déclencher le rire est-elle acceptable ? N'y a-t-il pas du danger à rendre parfois sympathique un personnage caricatural ? A tort, ou à raison, je prends ces remarques comme des questionnements légitimes sur ma façon d'écrire, et j'admets volontiers que le personnage de Brodsky est assez difficile à saisir. Je me propose ici de tenter d'éclairer le lecteur... J'espère qu'on voudra bien me pardonner si ces explications accouchent d'un texte lourd, ennuyeux, peut-être prétentieux. Soyons clair pourtant, je n'ai aucune intention de me « justifier » ou de me confesser. Je propose ici d'engager un dialogue sérieux sur l'écriture et le besoin d'écrire que connaissent j'imagine tous les membres du site.

Brodsky, pour commencer. D'où vient ce pseudo... Il s'agit d'un personnage inventé dès mes premières nouvelles et qui est le personnage principal de mon premier bouquin. A cette époque, il est écrivain, syndicaliste, alcoolique et complètement barré (déjà). Mais il y a plus... A la demande de mon éditeur, j'ai du lui construire un CV permettant de le réintroduire dans les livres qui devaient suivre. Il est donc profondément croyant. Son père lui a enseigné la religion catholique au grand damne de son grand père juif qui au fil des histoires n'a pour seule obsession que de le ramener à la foi de ses ancêtres. Dans mon troisième livre (Que mon règne vienne – jamais paru, mon éditeur ayant fini par jeter l'éponge), il ira jusqu'à tenter de reprendre son héritage : Le trône de France. Dans ce livre, on retrouvait toutes mes obsessions d'alors : comment faire cohabiter dans la rue comme dans ma tête, autant de gens et d'idées diverses. Ce livre que je voulais une ode à la tolérance et au rassemblement fut mal accueilli sur les forum où je l'ai présenté. Pour une fois, je n'avais pas voulu sombrer dans la caricature : Deux des personnages posaient problème. Merlin, un héritier de Maurras, et Jakim (pas Jakin, hein...oh que non!) un vieux facho au grand cœur, obsédé sexuel, et qui déclarait : « Raciste, moi ? Vous voulez rire, pendant la colonisation, je dormais avec deux négresses... » Que ces deux personnages fassent équipe avec un militant anarchiste (le propre fils de Brodsky et un socialiste membre des services secrets n'y changeait rien. Je me suis fait traiter de facho à mon tour, voir pire...
Grâce à Revebebe, Brodsky est devenu différent. Casse couille, grande gueule, prétentieux, macho, une sorte d'avatar de San Antonio qui serait joué par Bernard Blier. Cela plait à certains lecteurs et j'avoue que cela m'amuse beaucoup. Mais... On risque de s'enfermer pour toujours dans ce genre de personnage, qui n'est qu'un personnage, et qui ne reflète qu'une facette de ce que j'aime écrire.

Alors parfois, une autre histoire paraît... Elle est moins drôle, et Brodsky paraît moins con. Un lecteur m'a demandé dernièrement si il n'y avait pas un risque de créer la confusion en donnant des idées plus profondes et plus humanistes à un personnage somme toute pas taillé pour cela. Et cette question est pertinente. C'est vrai qu'il y a des différences énormes entre « Le messager » ou « Va te faire foutre Gerry » et la série « Les vieux de l'Olympe ». J'avais cru résoudre le problème en faisant paraître quelques histoires plus abouties sous le nom de Pierre Siorac. Mais cela n'était pas satisfaisant... Non, je crois qu'un écrivain est un homme et que l'homme est complexe. « L'Homme est une question » enseigne le Talmud. Et par conséquent, il est normal qu'on s'interroge sur ce que pense vraiment quelqu'un qui écrit. Normal certes...mais pas fondamental. Comme disait mon vieux prof de lettres : « Ce que tu penses, on s'en tape ! Ce qui compte c'est là où tu sauras emmener ton lecteur. Une fois jeté en pâture aux lecteurs, ton histoire ne t'appartient plus, elle est à eux. » Il avait raison, comme toujours. Un écrivain n'est pas un politicien qui vend ses salades, c'est un « raconteur d'histoires ». Et toutes devraient être prises à part.

Au fait, comment donc une histoire vient-elle au monde ? Pierre Pelot écrivait que toutes les histoires existaient déjà, et que l'écrivain n'était en réalité que le passeur qu'elles choisissaient pour être racontées. L'image est belle, et je ne suis pas loin de la partager. Elle a surtout l'avantage de dégonfler un peu notre ego. Et elle est une réponse à la question : peut-on écrire une histoire sérieuse en moins de trois jours ?
Je pourrai par pure provocation répondre qu'on a vu Balzac écrire des romans en une nuit. Mais je ne suis pas Balzac, et j'ai ma méthode personnelle. En réalité, je ne travaille pas vraiment, j'attends ce que certains appellent « l'inspiration ». Je vis ma vie, je vais au taf, je parle à des gens, je regarde les infos, je lis des livres, et puis, à partir de ce que je vois ou de ce que j'entends, une idée arrive... Je la laisse s'installer. Parfois elle ne s'installe pas, elle passe comme un nuage. Parfois elle reste, elle prends forme, se développe... Et vient alors le moment d'accoucher. Quelle que soit l'heure, impossible de dormir. Je me colle devant l'écran, et les mots sortent tout seul, en quelques heures.
Alors oui, ceux qui ne sont pas au courant de ce processus disent souvent que j'écris vite. En réalité, certaines histoires mettent plus d'un an à voir le jour...
Un exemple : pour « Les bonnes manières selon Brodsky », cela faisait longtemps que je voulais écrire quelque chose comme ça. Mais il me fallait le « prétexte ». Dès qu'il me fût donné, je me suis installé devant l'écran, et tout a été écrit en deux heures. Ma chérie ma fait remarqué que j'allais peut-être trop vite...mais non, tout était déjà prêt.
Voilà qui réponds à une seconde question : Quand je ne poste rien, ce n'est pas que je fais la gueule. C'est que je suis au lit, en train de travailler.

Venons en à la vulgarité de certains texte qui m'est souvent reproché. Pour commencer, le vulgaire, c'est ce qui n'est pas noble... C'est à dire 98% de ce qui nous entoure. Ensuite, où donc se situe la vraie noblesse ? Personnellement, je la trouve plus facilement dans le leader de Sean Finn qui s'adressant à la foule commence par « Chien d'Irlandais, mes frères ! » et les appelle à se dépasser, que dans les propos lisses de nos politiciens vendeurs de salades implorant de voter pour eux. La noblesse, je la trouve chez Bukowski confessant qu'il avait été odieux avec une prostituée et qu'il avait honte de lui, beaucoup plus que chez certain académicien prétendant avoir couché avec Lady Diana.
D'une manière générale, j'essaie d'écrire en fonction de l'époque à laquelle ont lieu mes histoires. Dans « Le cavalier noir », le style est conforme à la période de l'Histoire. Dans les histoires de Brodsky, qui ont lieu « ici et maintenant », c'est à dire à l'époque de la télé-réalité, des émissions de Ruquier ou d'Hanouna, le style me paraît adapté à l'air du temps...

Est-ce à dire que je milite pour changer le monde ? Oui, à ma manière, et en d'autres lieux également. Ecrire, selon moi, et quel que soit le sujet qu'on aborde, n'est jamais une entreprise anodine. Un écrivain est engagé par principe, ou il n'est pas un écrivain. Et sur revebebe plus qu'ailleurs sans doute, dans la mesure où les histoires qui sont racontées ici, par l'ensemble des auteurs parlent de sujets rarement évoqués dans les réunions de familles. Libertinage, homosexualité, plans à plusieurs, histoires sado maso, etc. Il y a ici de fortes revendications à pouvoir faire ce que l'on veut de son cul sans être jugé par personne. Et c'est une position qui honore chaque auteur... C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je ne descends jamais un texte, même si je le trouve mauvais. Parce que, rien que le fait de le proposer à la lecture de tous est déjà en soi un acte courageux.
_________________
Le vieux qui lisait des livres de cul -
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Lilas




Inscrit le: 08 Mar 2008
Messages: 4001
Localisation: En Absurderie

MessagePosté le: 22 Sep 2016, 10:24    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'instant, je laisse aux autres le loisir de te répondre sur toutes les questions qui te viennent.

J'ai juste une proposition à te faire : soit tu changes de pseudo, soit tu arrêtes de baptiser tous tes héros comme ton propre pseudo. Tu verras que tes problèmes de définition de sieur Brodsky disparaîtront tout seuls. Évidemment que ça sent la panade, si on relit tous les textes mettant en scène "Brodsky". Et si tu restes dans ce personnage, le gros risque, et tu l'évoques donc tu en as conscience, c'est qu'il demeure simplement caricatural, ou "prétexte à". Tes inspirations et tout ce que tu as envie de jeter sur le papier valent mieux qu'une caricature dont tu ne sauras plus que faire bientôt.

Invente d'autres gens...
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jakin




Inscrit le: 16 Nov 2012
Messages: 907
Localisation: à mi-chemin entre le Nadir et le Zénith, l'Occident et l'Orient, le Septentrion et le Midi

MessagePosté le: 22 Sep 2016, 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne vous cacherai pas que je suis un inconditionnel (présent et futur, même si cette forme de conjugaison n’existe pas encore) de Brodsky, et je lui suis reconnaissant de nous avoir dévoilé l’élaboration de ses textes (assez semblable à la mienne).

San Antonio joué par Bernard Blier ? Ce n’est pas ainsi que je percevais Brodsky ; je me le représentais plutôt comme une sorte de personnage à la Vuillemin mâtiné de Vieux Dégueulasse (aussi bien le Gros Dégueulasse de Reiser que celui qu’a incarné Bukowski). Et son nom me rappelle également le Bronsky d’Edika. Que de références malsaines…

En tout cas, merci d’égayer le triste sort des correcteurs, car chaque fois (et pas assez souvent à mon goût) qu’arrive un de tes textes en centrale de correction, c’est un rayon de soleil qui illumine ma journée.


Dernière édition par Jakin le 23 Sep 2016, 02:50; édité 1 fois
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer l'e-mail
Brodsky




Inscrit le: 30 Jan 2015
Messages: 360
Localisation: Devant l'écran, banane !!!

MessagePosté le: 22 Sep 2016, 19:02    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à tous les deux...

Jakin, tu seras heureux d'apprendre sans doute, que le Vieux (Bukowski) trône en photo dans un cadre sur mon buffet. Juste à côté de Lilas... Ils sont tous les deux une inépuisable source d'inspiration.

Quant à Bernard Blier, il reste pour moi l'un des plus savoureux interprète de Michel Audiard.
_________________
Le vieux qui lisait des livres de cul -
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
MarkTen




Inscrit le: 10 Sep 2012
Messages: 153
Localisation: Québec

MessagePosté le: 22 Sep 2016, 21:42    Sujet du message: Répondre en citant

Ceci explique les similitudes notés entre certains auteurs lors de mes lectures
_________________
Regarde vers l'avant, le passé est déjà vécu.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Brodsky




Inscrit le: 30 Jan 2015
Messages: 360
Localisation: Devant l'écran, banane !!!

MessagePosté le: 23 Sep 2016, 06:54    Sujet du message: Répondre en citant

En effet Mark Ten, j'ai vu que tu avais exhumé quelques vieux grimoires... Des histoires d'un autre temps, qui prennent leur temps. Merci d'y avoir consacré un peu du tiens.
_________________
Le vieux qui lisait des livres de cul -
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Page 1 sur 1
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet Toutes les heures sont au format GMT - 2 Heures
Forums Revebebe Index du Forum >>> Les éditos
Montrer les messages depuis :   

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com
Template by SGo