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[Brodsky]

Cher Minuit Dix-Huit,

Je te réponds sur le forum, ce qui me permettra de répondre en même temps à Annie-Aime et à Olaf qui finalement allaient dans le même sens que toi dans leur dernière critique. Je tenais à vous répondre, parce que vos critiques me sont précieuses. Elles sont sincères et souvent très justes. Elles permettent de pouvoir se situer et parfois de se remettre en question.

« La misère vaut meilleur soldat qu'un fantasme » écris tu. Mon Dieu que cette phrase est belle. Et tu as raison. Peut-être dans ma volonté de faire un effet, ai-je été trop vite dans la conclusion de cette histoire. Et peut-être me suis-je mal fait comprendre...

Cela dit, cette histoire ne voulait pas traiter de la misère , mais de l'urgence de fraternité qui s'impose à nous sous peine de destruction à court ou moyen terme de l'Humanité toute entière. J'ai choisi la « jungle de Calais » comme lieu pour conclure cette histoire, parce que ce qui se passe là-bas me semble illustrer parfaitement mon propos : Si nous ne sommes pas capables de mettre l'Amour de l'autre, et la fraternité en avant, nous n'avons aucune chance de régler cette histoire.

La Fraternité, il n'y a pas que Jésus qui peut la représenter. Mais j'ai pris cet exemple afin de souligner comment un message peut être mal compris. Mal compris par ses contemporains (même par ses propres disciples), comme par ses successeurs. On a vu dans le message chrétien qu'une façon de répondre à l'angoisse de l'homme devant la mort. «Il nous a sauvé ! - Nous irons au Paradis – Nous sommes éternels ! Et blablabla... » Mais on a continué de mépriser les pauvres, les étrangers, les prostituées, les sans papiers, les sans abris, les sans patries, les sans emplois... Tout juste certains d'entre eux ont-ils reçu de notre part un peu de charité mêlée de condescendance... L'exigence d'Amour et de fraternité si bien expliqué dans le sermon sur la montagne ? Aux oubliettes, sauf pour des gens exceptionnels comme les théologiens de la libération que l'Eglise elle-même s'est empressée de condamner au nom des dogmes.

Alors oui Camarade, je prétends que tout cela engendre la haine et le désespoir. Et je prétends que la haine que ressent le réfugié, qui vivait tranquillement chez lui avant qu'on ne déverse sur son pays des milliers de bombes au nom de la démocratie et des droits de l'homme, envers ceux qui viennent pour le déloger est légitime. Même si je sais que cette haine n’amènera nulle part, sauf à la catastrophe.

J'avais peur que ce propos très « politique » ne passe pas dans mon histoire. J'ai voulu simplifier pour éviter toute polémique. Mais devant la gravité du propos, peut-être as-tu raison, peut-être ai-je fait preuve d'une certaine forme de lâcheté. Je tâcherai de me rattraper.

Amitiés...

Brodsky.
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Le vieux qui lisait des livres de cul -

[Minuitdixhuit]

Cher Brodsky (rien qu’à écrire cela, j’ai déjà des champignons)
Donc,
Brodsky,
Voilà que je trouve sympathique de ta part de réagir à ma « critique » en public. Tu as lu en privé que je me questionnais sur un autre de tes textes (à l’époque je te disais « vous » mais comme on a trempé un peu dans la même fange je reprends ton tutoiement. Au Portugal la forme de révérence est la troisième personne, donc : « Le Brodsky etc. » je ne suis pas habitué au tutoiement).
Donc,
Oui, comme d’autres je ne mets pas en doute tes qualités à bien narrer. Euphémisme pour dire, si c’était nécessaire, que j’aime ton écriture.
Là, où à mon avis tu pèches (tu pêches ?) c’est un peu de prendre des thèmes un peu faciles (oui, je regrette déjà d’avoir écrit ça !). Mais ça n’est pas un reproche, c’est une opinion.
En gros, parlons de moi (il n’y a que ça qui m’intéresse…) comme disait l’étrange contessedemesdeuxvivantes je pense qu'écrire sur des déjà entendus, vus, lus, rebattus me semble vain et un poil casse-berlon. C’est un truc de vieux, mon propos, d’accord, depuis que De Gaule est mort, y’a plus de politique…
Mon idée est que l’imagination doit primer. Je ne l’impose pas, je la soumets. D’un autre côté est-ce que j’en porte la preuve ? Non. J’ai posté un texte (la meute) dont je ne suis pas très fier finalement, il est pompeux, quasi indigeste. Mais, imaginatif, non ?
Au reste, oui, tu es maladroit, mais ça ne me gène pas, au contraire, tu es actif, tu te mets à poil avec des trucs qui peuvent faire marrer, 20/20, ça ne laisse plus beaucoup de place à Zola (en fait, je trouve qu’il s’est pas mal inspiré de toi !). Mais tu vis, puisque tu écris et que tu publies. Du coup tu me, et certainement d’autres, motives ! Un jour quand on prendra un verre sur la plage de Carcavelos, en regardant passer les filles en string, on se parlera comme de vieux panés, ah, oui, parce que moi je le suis déjà…
Sinon, ne me dis pas que tu m’aimes, ça ne me servirait à rien, dis moi, comme Ambre ma douce compagne, que tu ne m’aimes pas, comme ça, je ferais des efforts pour être aimé…
Avec toute ma considération.
Miguel.
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Je suis un oisillon. Quand j'aurai pris mon envol, n'ayez crainte, je ne vous ferez pas d'ombre.

[Olaf]

[Brodsky]

@ Miguel

Ne fais pas d'effort pour être aimé, Miguel. Comme je ne cesse de le répéter à ma chérie, "Ne touche à rien, ne change pas." Il faut savoir vous aimer tel que vous êtes et découvrir chaque jour les trésors que vous renfermez. Quant aux autres, ceux qui n'ont pas cette patience ou cette volonté, qu'ils passent leur chemin, tant pis pour eux. Aimer, c'est une prise de risque permanente. Vouloir ressembler à ce que d'autres voudraient qu'on soit, c'est porter un masque sur les déjà trop nombreux masques que la vie nous force à porter. Lorsqu'on aime quelqu'un, on doit pouvoir ôter son masque... C'est tellement apaisant...

Un texte est actuellement en attente de publication, dans lequel et pour la première fois sur le site, je me mets vraiment à poil. Tu y découvriras sans doute à quel point le Portugal est en train de devenir ma seconde patrie (en attendant d'y demander l'asile politique). Oh, ce n'est pas un texte engagé, ni polémique... Il y est juste question de celle que j'aime, et que j'ai surnommé Estrella dans la première chanson que je lui ai écrite. Allez, tiens, je te mets un lien... C'est un autre qui chante, il avait plus de talent que l'auteur :

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[ LIEN MODÉRÉ PAR (LE) DÉMON. ]


@Olaf :

Tu as raison dans ta remarque concernant l'Assemblée Nationale (où ne siège aucun ouvrier) qui nous mène à la débâcle. Mais... Jésus n'était pas venu apporter son message aux Sanhédrin, il était venu parler à ceux qui avait été mis à l'écart du monde.
Lorsque je lui fait dire à Aziz : viens, allons leur parler, je m'inspire des théologiens de la libération qui disaient qu'il fallait cesser de parler pour les affamés, mais qu'il fallait leur donner la parole.

Pour le reste, je suis d'accord avec toi. J'essaierai de mieux traiter le sujet, d'une manière différente. Bientôt si j'en ai le temps, parce que plus que jamais, le sujet m'interpelle.
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Le vieux qui lisait des livres de cul -

[Lilas]

Si le Brodsky pouvait éviter de donner des liens sur le forum public, j'en serais bien aise.

[Patrik]

[Démon]

Bonjour,

Ici le démon-modérateur.

J'ai supprimé (temporairement du moins) le lien donné par Brodsky. Si mon geste est une regrettable erreur, veuillez me pardonner.

Lilas et Brodsky, je vous laisse en "discuter". Ensuite, vous voyez :
- ça reste en l'état ;
- Brodsky remet le lien, avec l'accord de Lilas ;
- je me fais fouetter parce que j'ai mal fait mon boulot de modo ;
- Brodsky se fait fouetter parce qu'il a fait une bourde.

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"La seule vraie tristesse est l'absence de désir." ~ Charles-Ferdinand Ramuz.

[Annie-Aime]

Si vous voulez, on peut sortir.
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« Il y a toujours un moment dans leur vie où les gens s'aperçoivent qu'ils m'adorent.» (Salvador Dali)

[Brodsky]

Pftt, de toutes manière, quoique je dise ou fasse, je prends le fouet...

Sinon, tu peux laisser en l'état Démon. Visiblement, le lien ne fonctionne plus. Merci pour ta modération
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Le vieux qui lisait des livres de cul -

[MarkTen]