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Antilogies et autres jeux (ré)créatifs – les textes – 1 Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9  Suivante
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Jakin




Inscrit le: 16 Nov 2012
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Localisation: à mi-chemin entre le Nadir et le Zénith, l'Occident et l'Orient, le Septentrion et le Midi

MessagePosté le: 02 Mai 2013, 05:43    Sujet du message: Répondre en citant

Chers amis, je vous transmets ces messages de Cheminamants.
________________________________________

J'ai vu sur le forum que Hidden Side prolongeait jusqu'au 15 mai l'envoi des textes pour la même antilogie : "Infidélité loyale".

Comme j'ai vu qu'en septembre 2012 Olivier.K avait envoyé 2 textes sur le sujet "compagnie solitaire", je pense qu'avec votre aide pour le proposer sur le forum, comme vous l'aviez si bien fait la dernière fois, celui-ci sera accepté... si vous voulez bien le proposer pour moi.

________________________________________

J'ai oublié de vous demander de préciser que vous avez reçu mon récit à 3h du matin* (pour que personne ne pense que j'ai pris l'idée sur celui proposé ce matin).
* En fait, je l’ai reçu à 3 h 04.
________________________________________


Et je vous imagine... « Vous »...


Alors touchez ma peau, inconnu de mes rêves, et faites-moi vos caresses.

Multipliez vos désirs érotiques que vous exaucerez en virtualité charnelle sur mon corps.
Vous aussi, rêvez les plaisirs jouissifs. Réinventez la magie au bout de vos doigts habiles et partez à la découverte de mes courbes délicates, de mes rondeurs sensuelles et harmonieuses. J'ai chaud, de mes seins aux pointes tendues par les gestes fusionnels que je fantasme avec vous, jusqu'à la butte de mon entrecuisse, aux poils pubiens souples et doux qui cachent mon intimité.

Je les écarte en les caressant de mes mains tremblantes, pour inviter votre bouche brûlante de désir à goûter les lèvres de mon sexe. Je vous espère fougueux et gourmand. Abandonnez toute pudeur autant que moi, et osez titiller mon clito entre vos lèvres d'une belle fermeté masculine, jusqu'à le faire gonfler et se raidir, pour m'arracher mes premiers gémissements. Et je vous imagine... « Vous »... lapant ma vulve qui se mouille de mon plaisir nouveau ; et j'espère vos mains accrochées à mes hanches si féminines. Je me sens bien, ainsi tenue.

J'abandonne ma nudité vibrante sous vos yeux... voyez... je frissonne. J'offre mes odeurs secrètes à vos narines qui me respirent, plongées dans ma touffe toute brune ; et le goût de mon puits est pour vous, quand votre langue en lèche les parois gorgées de mon sang qui pulse au même rythme que mon cœur. Je crispe mon intérieur, je rentre mon ventre, je bombe ma poitrine à la peau si douce ; vous me léchez si bien... Faites-moi jouir bientôt, j'ai envie !

Mais avant, laissez-moi encore rêver votre sourire. Mais oui, vous souriez en découvrant que j'entraîne votre tête installée entre mes cuisses ouvertes, tant mes ondulations vous disent à quel point j'aime... le « Vous » qui embellit mon songe, cette nuit d'été. Je l'avoue volontiers, votre sourire, je l'espère heureux et complice, même si vous ne me regardez pas, même si je ferme les yeux sur l'illusion que j'ai de vous.

Et je reste fidèle ; la loyauté du corps est si précieuse. J'y tiens. Mais commence-t-elle à s'estomper ? Ou va-t-elle jusqu'à disparaître ? Lorsque dans les cotonneux méandres de mon esprit je vous imagine, inconnu suspendu à mes rêves, me faisant vos caresses en amant virtuel.

Mais voulez-vous que je vous rêve ? Vraiment ? Dites-le-moi, j'ai tant besoin de votre « oui » ! Espérez que je vous appelle, si vous le souhaitez autant que je le veux. Puis restez là, collé à ma peau, pour me ravir pendant mon sommeil... et pénétrez-moi jusqu'à l'orgasme, puisque je vous y accompagne avec grand plaisir en abusant de mon imagination.

Faites tout cela, même si je vous souffle au creux de l'oreille au moment où vous entrez dans mon lit :

— Chuuut... il vient de me toiletter intimement après m'avoir fait l'amour... « Lui », mon chéri qui s'est endormi tout contre moi, sans connaître mes pensées.
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SophieF.




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MessagePosté le: 29 Mai 2013, 11:36    Sujet du message: Le grand méchant loup Répondre en citant

« Il y a de la neige sur le sol de la clairière que traverse une ligne à haute tension. Près d’un poteau, j’ordonne à Nathalie de se mettre nue. Elle ôte son manteau. Où doit-elle le poser ? Mais à ses pieds, tout simplement. Son chandail de laine le rejoint. Puis sa longue et lourde jupe. Ses bas. Son chemisier. Elle dégrafe son soutien-gorge, le jette sur ses autres vêtements. Le grand froid fait aussitôt pointer ses tétons roses. Elle a de très beaux seins, que la chair de poule rend plus émouvants.

Le slip, maintenant. Elle ne me demande pas si elle doit se mettre de face ou de dos car je n’ai pas apporté le martinet, montrant ainsi que je vais pour une fois négliger ses fesses, pourtant si belles elles aussi. Elle colle donc son dos au poteau électrique et écarte largement bras et jambes pour que je les lie à cette ferraille glacée.

Je vais frotter tout son corps avec de la neige. Quand ses seins, son ventre, ses cuisses – l’intérieur si doux de ses cuisses – quand tout cela sera pétrifié par le froid je le réchaufferai en le fouettant avec la branche de pin que j’ai coupée tout à l’heure, au bord du chemin qui est une ancienne voie romaine. Quelques randonneurs inconnus vont sans doute alors nous surprendre… »

En lisant cela sur mon écran, j’ai pétri mes seins sous ma veste de pyjama et j’en ai pincé la pointe, bien fort. Puis j’ai glissé un doigt dans ma fente.

Il est possible de joindre l’auteur par message personnel. Je lui écris que j’ai beaucoup aimé son récit. Il ne répond pas. Trois jours après, je persiste : a-t-il inventé cette scène ou l’a-t-il vécue ? Toujours pas de réponse. J’insiste, je veux connaitre ce type, je lui confie que moi aussi j’écris un peu, que je suis en train de modifier l’histoire du petit chaperon rouge, qui devient une innocente jeune fille à la disposition totale d’un grand méchant loup.

L’inconnu veut bien me rencontrer. Il habite la région parisienne, moi aussi. Nous nous voyons un samedi. C’est un homme mûr mais très séduisant, bourré d’humour. Il me paye un Schweppes et adieu Berthe ! Je le relance le soir même : il peut faire ce qu’il veut de moi, m’emmener dans sa clairière, m’attacher de face ou de dos à son poteau, user du martinet ou de sa branche de pin, me couvrir de neige, me livrer aux randonneurs…

Il veut bien revoir le samedi suivant la « petite fille exaltée » que je suis. Une petite fille de vingt-cinq ans, quand même ! Et qui dispose d’un chez-soi, au 7 avenue Montaigne, deuxième étage. Alors, veut-il m’y rejoindre, le grand méchant loup ? Il veut bien. Coiffeur, sous-vêtements sexy, courte jupe. M’épiler le pubis ou pas ? Je le lui demanderai, pour les fois suivantes. Sans poils, ce doit être mieux pour les pinces à linge. En attendant, elles seront pour mes seins. J’aurais dû acheter un martinet. Trop tard. Il me fessera. Il y a des glaçons dans le congélateur. J’en mettrai dans son whisky, il aura bien l’idée ensuite d’en passer partout sur mon corps, mes seins, mon ventre, l’intérieur si doux de mes cuisses…

Le voilà ! Il prend mes lèvres, une langue impérieuse entre dans ma bouche. Ses mains palpent mes fesses. Vont-elles les frapper ? Il va sûrement m’ordonner de me mettre nue, de m’agenouiller, de sucer une verge de bois dur… Non, il porte ses mains toutes de douceur à mes joues et prolonge notre baiser. Puis il me sourit, déboutonne mon chemisier, dégrafe mon soutien-gorge parme, prend entre ses lèvres la pointe de mon sein gauche, ensuite celle de mon sein droit.

- Tu as de très beaux seins, me dit-il.
- Vous les trouvez aussi jolis que ceux de Nathalie ?
- Bien plus, puisque Nathalie n’existe pas. Mais je pense que nous pouvons nous tutoyer, non ?

Je ne réponds pas. J’ai failli dire : comme vous voulez. Son comportement m’en a dissuadée. Il ne se comporte pas du tout en maître. C’est lui qui est bientôt à genoux devant moi. Il fait tomber ma jupe, descend mon slip, écarte mes lèvres avec une grande délicatesse et me lèche, aspire mon clito ; de sa langue, il le fait vibrer. Puis il se relève, se déshabille en toute hâte. Il bande tout à fait correctement.

- Où est ta chambre ?
- Viens.

Je me jette sur le lit, jambes et bras écartés, comme si j’y étais attachée. Il reprend ma bouche, mes seins, ma fente trempée. Il déroule un préservatif pris je ne sais où et entre en moi doucement. Il se soulève, il va, il vient, si délicatement… Qu’il soit plus brutal ! Qu’il me défonce ! Mais non, il me sourit, dépose quelques baisers sur mes paupières, reprend ma bouche, vient plus profondément en moi, attendant mon plaisir avant de prendre le sien. Ce type est trop gentil, sa douceur est insoutenable et cela va s’éterniser si je ne fais pas semblant de jouir.
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Hidden Side




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MessagePosté le: 05 Juin 2013, 05:59    Sujet du message: Répondre en citant

Nan, ce n'est pas moi qui ait écrit ce texte (je ne suis que le messager - le mien arrivera plus tard, pas encore eu le temps). Ceci est le récit envoyé par Cheminamants, décidément très prolixe ! (et moi, j'aime les auteures prolixes ! Wink )

Pour votre plaisir de lecture, voici : « Un pas pour un oui » et mon envie de souffler les bougies !

-----

Lorsque j'ai vu la proposition d'antilogie « douceur insoutenable ! », c'est cette aventure bien réelle qui m'est venue en tête.

---oOo---


Il y a dans cette belle ville de Meaux, un club libertin avec sauna et hammam : l’Aménophis, tenu par Nath. Nous choisissons, mon chéri et moi, d'aller à la soirée-buffet qui célébrera les trois ans de l'établissement.

J'ai hâte autant que lui !
Mais, patience, l'érotisme brûlant approche, l'inaccessible va bientôt disparaître.

Viennent les préparatifs.

J'épile mon minou sur les côtés et sous les lèvres jusqu'à mon anus. Douce torture : les « aïe ! » habituels se mélangent à ma mouille pendant que je pense au bonheur que j'aurai dans quelques heures. Hummm... les caresses et le moindre coup de langue des bouches étrangères qui m'attendent me feront gémir ; et je fantasme en raccourcissant le triangle de mes poils bruns. Le miel de mon plaisir sera bien visible.

Je fais glisser sur ma peau ma robe noire moulante et seyante à souhait. De mes doigts habiles j'enfile mes bas satinés et je les accroche aux portes jarretelle coordonnés à mon soutien-gorge et à ma petite culotte. Le sourire de mon compagnon, ses yeux pétillants, ses mains baladeuses et son sexe qui tend le tissu de son pantalon me disent que je suis tentante.

Je garde mes envies bien au chaud et je lutte victorieusement contre moi-même pour ne pas céder, alors que nos sexes nous réclament de faire l'amour.

J'enfile mon manteau et mes escarpins à talons fins. Voilà je suis prête.

Je ronronne en montant dans la voiture et je calme mon impatience en croisant mes jambes pour que le roulis masse mon clito durant les vingt kilomètres qui nous séparent du club.

---oOo---

Nous y sommes et ma patience va enfin être récompensée ! Je rayonne ; ma minette est dans un état...
J'entre dans le club avec un déhanché de chatte en chaleur prête à se frotter aux matous et je salive à l'idée de faire « minette contre minette » dans des miaulements délicieux. Chaque parcelle de ma peau me dit : « n'attend pas le gâteau d'anniversaire pour souffler les bougies ».
Oh ça oui ! Et elles seront érectiles au masculin, autant que clitoridiennes, puisque j'ai l'espoir de me délecter tout autant de puits féminins !

Enlacée par mon chéri, je jette un regard dans le salon.
— Mais ! le buffet froid, il est où ?

Et je pense au petit cornichon à croquer de manière explicite, et au toast à qui donner un joli coup de langue pour devenir la tentatrice d'une femme.

— Le traiteur n'a pas fini de préparer le buffet froid, nous répond la fille de Nath.
— Nous nous occuperons agréablement en attendant.

Je lui ai répondu la voix traînante, puis je murmure à mon chéri en me frottant langoureusement contre lui :

— Le sauna, le hammam, ça te tente ? Humm...
— Nous les mettrons en service après le buffet, reprend la fille de Nath qui m'a entendu.

Mon sourire s'efface : tentation déçue !

— En attendant, faite connaissance, nous avons des habitués et quelques nouveaux, complète-t-elle en souriant.

Oui ! J'ai envie de goûter aux deux : nouveaux et habitués ; hommes et femmes. Je m'enflamme une fois de plus. Mon imagination s'emballe : vivement la magie des prochaines rencontres ! Mais arrivés à l'espace coquinerie :

— Ohhhh noooon !

Impossible ! Un pouf nous en interdit l'accès. Je suis terriblement frustrée. C'est un comble d'être dans un lieu de libertinage sans pouvoir libertiner !

Nous retournons au bar, puis partons avec nos boissons fraîches nous installer sur une banquette, face au salon.
Nous échangeons des caresses discrètes et softs — seules possibles ici — et je sens un certain bien-être reprendre procession de mon corps. Mon bas-ventre palpite. Les petits soucis et les désagréments de notre arrivée : Pfffiiit... oubliés !

J'attire l'attention de mon chéri :

— Regarde, la femme de ce couple.
— Et lui, il te plaît ?
— Bof. Je préfère le grand brun près de la statue égyptienne.

Nous sommes interrompus par un jeune homme.

— Je peux m’asseoir avec vous ?
— Bien sûr !
— Merci. Moi c'est Ben. Je viens pour la deuxième fois. Et vous ?

Il s'assied sur le pouf juste en face de nous, tandis qu'un autre homme du même genre demande à partager lui aussi notre compagnie.

Mon chéri fait les présentations :

— Mimi m'a fait découvrir ce club.

Je me montre polie :

— J'ai osé y venir seule à cinquante ans, pour la première fois.

J'espère que ça va suffire pour les refroidir, le coup de l'âge, car physiquement ils ne me plaisent ni l'un ni l'autre.

— Bravo ! Vous avez fait des heureux ! s'exclame Ben.
— Nous voilà en charmante compagnie, rajoute Fred d'une voix agréable.
— Merci.

Et je pense : « Raté ! » sourire aux lèvres.

— Ton côté volcanique fait des ravages, renchérit mon compagnon.

Je pose ma tête sur son épaule, je lui pince discrètement la cuisse ; et je lui ronronne à l'oreille :

— Ah ouiii ?

Il me fait un clin d’œil pour un : « pigé ma chérie, pas de mise en avant ».

Gagné !

Pour rompre mon silence — inhabituel de ma part — Fred s’enhardit en racontant un épisode libertin qu'il a vécu ici. Plus il se confie, plus il s'échauffe :

— … Ensuite, je me retrouve avec un couple. Je « dévore » ses seins — j'adore les tétées ! — pendant que son mari lui lèche le minou. Puis nous échangeons nos places à plusieurs reprises. Du sexe aux seins et des seins au sexe, Wouahou ! jusqu'à ce qu'elle jouisse. Puis son mari me propose la bouche de sa femme en m'avouant qu'il aime la regarder sucer...

Depuis un bon moment, pendant que je l'écoute, j'ai la tête penchée pour mieux regarder les tétons de cette belle brune, dressés de manière impressionnante, là, à deux mètres de nous. Et je fantasme : caresses torrides entre elle et moi, ma bouche gobant ses seins bien ronds et fermes ; et le plaisir partagé de la lèche.

— … puis je jouis sur sa poitrine des jets d'enfer !

Mon envie est à son comble. J'ai hâte ! La suite, vite ! Mais... les mots de Fred ? finis ! Quel dommage ! Tout s'arrête avec sa dernière phrase, plus de transfert possible ! Je retiens mon plaisir. L'histoire a changé, Ben a pris le relais. Je lui jette un coup d’œil et je l'écoute à son tour.

— Je regarde une superbe femme sur le lit à baldaquin alors que deux hommes la font gémir à tour de rôle en la pilonnant. J'ai le sexe en feu. Elle me voit et me fait signe de venir.
— Et qu'est-ce qu'elle vous demande de faire ? interroge mon chéri.
— Elle se met à quatre pattes sur les cuisses d'un des gars, les reins cambrés, la croupe offerte et elle me propose de... « m'occuper » de sa chatte.

Ses yeux croisent les miens. J'esquisse un sourire particulier, puis je penche la tête et mes yeux le délaissent. Mais avant de m'évader une fois de plus, le regard posé ici et là, je lui demande dans un soupir délicieusement douloureux :

— Continue, je t'écoute.

Il a compris. Le jeu punitif reprend, chargé de saveurs douces amers. Nous devenons les tortionnaires consentant l'un de l'autre, et nous acceptons chacun nos frustrations : lui de moi et moi des autres.

— D'un coup de rein je m'enfonce dans sa fente. Ses poils sont mouillés par son plaisir. Elle gémit en gobant le sexe de son autre partenaire et se montre terriblement gourmande...

Encooore...

« Hummmm ! » et « Greeeee ! » à la fois... gourmandises... bougies enflammées...
Souffler n'est pas jouer ? Ahhh booon ?
...
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Hidden Side




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MessagePosté le: 15 Juin 2013, 06:52    Sujet du message: Répondre en citant

Insaisissable Muriel
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Elle a beau avoir noué des foulards de soie à mes poignets, je n’en suis pas moins entravé. Elle, c’est Muriel, la dernière collègue en date à rejoindre notre équipe de chefs de projets. Mais surtout, c’est un bout de mon passé miraculeusement ramené au présent...

Lorsqu’on nous a présenté l’un à l’autre au café de la boite, ça a aussitôt confirmé la folle idée qui m’avait traversée l’esprit en lisant ce nom sur un bureau, trois portes avant le mien. Même après vingts ans, il m’était impossible de ne pas reconnaître ce visage. Impossible d’oublier la toute première fille à qui j’avais fait l’amour.

Et me voilà allongé dans cette chambre anonyme, nu sur un lit d’hôtel, les yeux bandés, les bras en croix, les mains liées, attendant que Muriel sorte de la douche. Elle m’a d’abord aveuglé avec un masque de sommeil, le genre distribué dans les avions, puis, le souffle court et haché, elle m’a déshabillé. Enfin, elle m’a enjoint de m’étendre au centre du lit et d’écarter les bras, ramenés avec douceur contre les montants métalliques auxquels elle m’a ligoté.

Le soir de notre rencontre, je l’avais invitée à prendre un verre dans un bar à vin non loin du boulot. Muriel avait hésité, avant de répondre « Chiche ! ». Pendant un moment, nous avions échangé des banalités devant nos verres de pinot, intimidés, avant de retracer nos parcours respectifs durant les deux décennies où nos vies avaient bifurquées. Tout en l’écoutant, je détaillais ce qui avait changé en elle. Un soupçon de pattes d’oie, qui fronçait son regard vert où des paillettes d’or pétillaient toujours. Quelques fils d’argent dans sa chevelure sombre. Mais surtout cet air affirmé, qui la rendait fort différente de la discrète étudiante de mes souvenirs.

La porte s’ouvre, le lit grince légèrement du côté où elle s’assoit. Je me sens fébrile. Après toutes les conquêtes qui ont glissé dans ma vie de célibataire épanoui, c’est à mon tour d’être la proie, le corps que l’on convoite et que l’on mate sans scrupule, avant de s’en repaître. Ce sont d’abord ses cheveux qui me caressent, balayant mon torse dans un lent mouvement latéral. J’inspire profondément ; le parfum du Muriel ramène à la surface des images lointaines, qui se substituent à ma vision occultée.

Elle m'avait fait la remarque de mon absence d’alliance, j’avais répondu que ça ne s’était pas fait, n’ayant pas trouvé « la bonne ». À mon tour, je l’avais interrogée. Avait-elle un mari, des enfants… des animaux ? Elle avait eu, avant de divorcer il y a quelques années. Depuis, même si ça lui manquait parfois, elle vivait sans mec, se déplaçant de villes en villes au grès des missions confiées par la boite. Une ombre avait voilé son regard, terni son sourire. Sujet sensible, part sombre à éviter…

Ses doigts me pétrissent, me cajolent, je la sens affamée de ce pouvoir nouveau qu’elle détient sur moi. Muriel peut tout exiger, tout contrôler et visiblement elle se délecte de ce qu’elle va me faire subir. Elle palpe mes biceps, griffe légèrement mes pectoraux, glisse le long de mes côtes. Le moindre geste m’étant interdit, je ne peux pas me dérober. Alors, mordant mes lèvres dans la nuit qui est la mienne, je la laisse agacer ma chair, retracer mes formes du bout des doigts. Je me retiens de frissonner, d’exhaler le moindre soupir, la moindre supplique, même au moment où elle se saisit enfin de mon sexe.

On s’est revus plusieurs fois. D’abord dans des bars, au restau, puis enfin au ciné, occasion rêvée de la raccompagner chez elle. Elle ne m’avait pas proposé de monter, mais ne faisait pas non plus mine de sortir de la voiture. Certain que le moment était venu, j’avais approché mes lèvres. Elle m’avait repoussé gentiment, avant de m’expliquer ses déconvenues répétées, la perte de confiance envers les mecs autant qu’en elle-même... Bien sûr, la baise représentait un manque criant, mais la peur de laisser un homme la blesser encore était la plus forte. Alors, petit à petit, répondant à chacune de ses objections, j’en étais venu à lui proposer cet étrange marché…

Pleinement consciente de sa toute puissance, Muriel me branle lentement, caressant mes bourses, titillant le frein de mon sexe décalotté. Elle approche son visage, hume l’odeur de ma bite, cette odeur qui doit sûrement la faire chavirer. Elle n’a pas baisé depuis le 1er janvier m’a-t-elle dit, alors ça doit la travailler ! Une langue impertinente vient soudain effleurer mon gland, éprouver la délicatesse de sa peau tendue à rompre, avant de sillonner ma hampe avec une lenteur d’escargot. Je m’abstiens de cambrer les reins ; impossible de lui imposer ma verge, elle ne la sucera que si elle le décide.

Lui vantant la thérapie du sexe pour le sexe, je lui avais juré qu’elle pourrait s’arrêter à tout moment, que nous n’irions pas au-delà de ses désirs. Je mettais mon corps à sa disposition pour qu’elle assouvisse en toute tranquillité ses frustrations. Je lui promettais de ne pas broncher, de ne pas la toucher, de ne pas la brusquer, de ne pas même lui parler si c’est ce qu’elle souhaitait. Elle complexait sur ses hanches trop larges, ses seins trop petits ? Je ne la regarderais pas. Bien sûr, c’était possible ! Il lui suffisait de me bander les yeux…

Elle se redresse, m’enfourche en tendant sa poitrine vers ma bouche. La pointe érigée d’un mamelon s’écrase sur mes lèvres, les force à s’entrouvrir. Je sais ce qu’elle attend de moi : gobant ce téton bandé, je le suce avec tendresse jusqu’à la faire geindre. Un fluide chaud et visqueux goutte sur mon ventre ; Muriel, qui mouille sur moi… Elle descend souplement ses hanches jusqu’à poser sa fente sur la colonne qui se tend un peu plus bas. Tout en glissant avec délice sur ma tige fébrile, dans un clapotis éloquent, elle m’embrasse à pleine bouche. Vissant sa langue à la mienne, elle positionne sa chatte de façon à englober mon gland, s’immobilisant pour savourer l’intromission.

Stoppé net à l’orée de sa chatte, je me retrouve prisonnier d’une insoutenable douceur. L’instant qui s’éternise me conduit au comble de la frustration. Que cherche-t-elle à prouver ? Son pouvoir sur moi ? Les limites de ma soumission volontaire, en espérant que je vais faillir afin qu’elle puisse continuer de voir les mecs comme des traitres et des menteurs ?

Fidèle au rôle de gode vivant auquel je me suis astreint, je bande ma volonté pour conserver mon immobilité de statue, repoussant la ténacité à ses limites extrêmes. J’ai l’impression de sentir vibrer ma bite, en équilibre instable au bord de son gouffre...

Soudain Muriel s’enfonce sur mon pieu. Pas le temps de se poser de questions, ma partenaire me pompe à tout allure, au rythme fou de ses cuisses d’acier. Avec un pareil traitement, je ne vais pas tenir ! Contre toute attente, elle jouit avant moi, dans un orgasme puissant qui masse ma bite de façon exquise contre les parois de son vagin.

Puis elle se retire dans une glissade gluante, qui me laisse une sensation amère de faim inassouvie. Mon sexe pulse à vide, au bord de l’implosion… Des froissements de vêtements qu’on enfile à la va-vite, puis une bouche me susurre à l’oreille :

- Je vais te détacher une main, mais n’en profite pas : c’est pour que tu puisses te finir pendant que je regarde.

Toute honte bue, je me branle pour elle, et finit par gicler longuement sur mon ventre, entre mes doigts crispés.

Plus un bruit dans la pièce. Hagard, je retire mon bandeau. Je suis seul. Muriel a filé, avec au creux des cuisses le bonheur du plaisir volé…
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OlivierK




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MessagePosté le: 01 Sep 2013, 03:29    Sujet du message: Rendez-vous involontaire Répondre en citant

Hôtel restaurant de la gare.

- Douze, ils seront douze, douze apôtres, Madame, à venir s’asseoir à votre table, mais l’un après l’autre bien sûr ! Vous disposerez de cinq minutes avec chacun d’entre eux. Libre à vous, ensuite… Vous me comprenez ! Il y a des chambres à l’étage, pour vous permettre de faire plus ample connaissance. L’inscription ne coute que 100 euros et deux boissons vous sont offertes.
- Je suppose que les femmes sont également au nombre de douze ?
- Bien sûr ! Sept sont déjà inscrites.
- Et… combien de messieurs ?
- Le plein ! J’aurais dû les faire payer plus cher. Il est vrai que ce sont eux qui se chargent de la chambre. 300 euros de plus. Mais champagne dans la chambre !
- Et…
- Et ils ont tous payé d’avance.
- Ils ne doutent de rien.
- Dame ! Les femmes qui s’inscrivent ne viennent que pour ça. Au moins une fois, et peut-être plus, la nuit sera longue !
- Le journal dit qu’il ne s’agit que d’une rencontre rapide, un « speed dating », pour permettre aux âmes esseulées…
- Ah ! ah ! ah ! Allons, se soyez pas hypocrites. Tout le monde a envie de changer d’air, de temps en temps… Alors, vous êtes partante ?
- Oui.
- Contre votre billet de 100 euros, je vous donne un carton qui vous permettra de rentrer ici samedi prochain à 21 heures. Il vous faudra passer par la petite porte de derrière (l’expression me fait toujours rire…) et montrer le bout de carton au judas, je vous ouvrirai… Merci madame, et à samedi.



- Tu as ton bridge, samedi, je crois, mon chéri ?
- Oui. Chez Albert. Il faut que je parte à 20 heures 30. Si la partie dure trop longtemps, je coucherai chez lui.
- Je ferai venir Caroline pour s’occuper des enfants.
- Ah ! Tu sors aussi.
- Oui, je vais au cinéma avec Sophie. Elle a beaucoup insisté. Et elle tient à ce que je dorme chez elle, parce que les rues ne sont pas sûres dans son quartier.
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SophieF.




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MessagePosté le: 05 Sep 2013, 06:50    Sujet du message: Répondre en citant

Un papier plié en quatre


Lequel d’entre eux ? Ils sont tous assez dragueurs pour que je me sente agréablement désirée. Chacun attend mon bon plaisir, c’est évident. J’ai pourtant dormi seule la nuit dernière. Je n’allais pas choisir si vite ! Allais-je en prendre un ce soir ? Probablement. Je suis la seule femme à leur table. Ce stage dure cinq jours, il ne me reste donc que trois nuits.

Quand je suis partie, Olivier m’a dit d’être sage, en ayant l’air de se moquer. D’ordinaire il rit de mes fredaines. Du moment que tu ne tombes pas amoureuse d’un autre, dit-il, tu peux bien t’amuser un peu. Il ne s’en fait pas faute, lui, de s’amuser. Où est-il en mon absence, d’ailleurs ? Son travail lui donne la liberté d’aller et venir à sa guise.

Lequel d’entre eux ? Lequel d’entre eux a-t-il glissé sous mon assiette, à midi, ce billet plié en quatre :

« Ce soir, nue dans votre chambre dont vous laisserez la porte entrebâillée, vous attacherez vos chevilles aux montants du lit, vos cuisses écartées. Comme vous aurez pris soin d’acquérir dans le sex-shop situé en face de la gare une paire de menottes garnies de velours bleu, vous ornerez votre poignet gauche de l’une d’elles. Vous éteindrez votre lampe de chevet, de manière à vous trouver dans une totale obscurité. Vous passerez la chaînette des menottes derrière deux des barreaux verticaux de la tête de votre lit, vous emprisonnerez votre poignet droit et vous attendrez. »

Le papier était ordinaire, le texte sortait sans doute de l’une des imprimantes mises à notre disposition. Ils étaient tous à table quand je suis arrivée, à midi trente. Me voyant lire le billet, ils sont restés impassibles. L’un d’eux m’a demandé si les nouvelles étaient bonnes. J’ai bafouillé n’importe quoi. Mon cœur battait si vite !

Lequel d’entre eux ?

- Amusez-vous bien ma p’tite dame, m’a dit, avec un regard salace, le gérant de ce sex-shop sordide. Quinze euros… Outre quelques horribles poupées gonflables aux lèvres béantes et des monceaux de DVD vulgaires à vomir, il avait tout un assortiment de chaînes et de pinces, et des phallus de contextures et de tailles diverses, certains énormes.

Le dîner a été ordinaire. Pas de regards bizarres, nul sourire de connivence. Les compliments, les plaisanteries déjà habituelles, les propositions de marcher un peu dans le parc de l’hôtel, les soupirs à propos de nuits perdues, d’amères solitudes.

Ma décision n’était pas tout à fait prise… Mais si, inutile de me mentir ! Je savais bien qu’au sortir d’une douche rapide j’attacherais mes chevilles aux pieds du sommier, avec mon foulard rouge à gauche et mon soutien-gorge noir à droite, je n’ai rien trouvé d’autre. Que j’emprisonnerais mon poignet gauche dans une des menottes bleues, que j’éteindrais ma lampe de chevet, que je glisserais, à tâtons, la chaînette des menottes derrière deux des barreaux de la tête de lit, que je bloquerais mon poignet droit et que j’attendrais.

Mes yeux se sont habitués à l’obscurité, je discerne maintenant le peu de lumière bleue qui provient, par la porte entrebâillée, de la veilleuse du couloir. Il s’allumera, ce couloir, n’importe qui pourra voir ma porte et la pousser.

Une rumeur monte du salon. Des rires, aussi. Et si nul ne venait ? La plaisanterie serait bien humiliante ! Les petites clés sont sur les menottes, inaccessibles pour moi. Mais non, il viendra, celui qui a écrit ce billet. Il me prendra dans le noir, en silence. Me détachera-t-il, ensuite, quand il s’en ira ? Ils ont peut-être tiré au sort pour savoir lequel passera le premier…

Oh ! Non ! Il ne fallait pas allumer !

- Olivier… je savais que ce serait toi !
- Menteuse ! Pas trop déçue, ma chérie ?
- …
- Rassure-toi, je me cache dans la salle de bain. Tes collègues ne vont pas tarder à monter, et ils verront ta porte ouverte. D’autant plus que je laisse la lumière allumée, parce que je veux voir.
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MessagePosté le: 13 Sep 2013, 01:56    Sujet du message: Répondre en citant

Voici un texte de Cheminamants (je suis le simple messager) :


CONCOURS !


— Et dans la catégorie hétéro des quarante/cinquante ans, notre chère gagnante est... le numéro... 28 ! J'ai hâte de voir qui a proposé la rencontre surprise la plus torride chez nos charmantes libertines ; pas vous ? s'exclame le responsable du site web "ShowNous" en s'adressant aux convives réunis pour l'évènement dans cette salle de réception loué dans un hôtel parisien.
— C'est moi ! c'est moi ! J'ai gagné le concours avec mon récit ! ne puis-je m'empêcher de m'exclamer, confinée au secret dans une des deux petites pièces réservées aux finalistes de chaque sexe.

Après l'annonce faite au micro, les nombreux adeptes présents ce soir ne manquent pas de manifester leur enthousiasme, eux aussi, verre à la main et un peu chauffés, il faut bien le dire. Mais oui, le succès est au rendez-vous ! et la récompense à la hauteur de l'évènement : un week-end coquin de rêve à vivre avec le gagnant masculin. Et j'ai bien l'intention de profiter de ce rendez-vous tant espéré.

— À présent, passons au chanceux qui pourra réaliser avec sa partenaire secrète ses plus grands fantasmes. Messieurs... j'appelle le numéro 16 ! reprend notre animateur. Nous allons compter de dix à zéro et au compte à rebours final ils seront face à nous, les yeux bandés. Alors ? qui osera le premier se montrer le plus aventureux ? Hum ? 10... 9... 8...

Je suis fébrile, impatiente. Le foulard me rend aveugle et j'avance guidée par l'hôtesse sous Les sifflements admiratifs et les applaudissements. Mes seins nus ballottent agréablement sous mon chemisier fin et moulant. J'essuie mes mains moites sur ma jupe noire courte et sexy de cuir souple.

— 3... 2... 1... Zéroooo ! On les applaudit bien fort ! ... Vous voilà face à face et je tiens à vous féliciter tous les deux pour votre audace. "Diablesse pourpre" et "Torrent sauvage", le moment est enfin venu pour vous de faire connaissance... à voootreee manièèèère ! Des tonnerres d'encouragement, s'exclame-t-il en s'adressant cette fois-ci aux invités.

Sous les "bravo", je respecte les consignes : aucun mot, aucun son. Mais je suis hardie et j'avance d'un pas jusqu'à le frôler. Il me dépasse d'une tête car j'entends sa respiration profonde au-dessus de moi. Il est troublé. Moi aussi. Mes pointes de seins se durcissent aussitôt sous mon chemisier, au contact du tissu qui couvre son torse. Je pose une main caressante sur ce que je découvre être sa chemisette.

Il attrape ma taille d'un geste ferme et resserre son bras au creux de mes reins. Sur mon bas-ventre je sens la protubérance de son entre-jambe. Eh bien, il n'a pas perdu de temps pour me montrer l'effet que je lui fais en me pressant contre lui ! et j'ai une de ces envies de mettre ma main... pour contrôler... Allez, j'ose ; je suis bien là pour ça ! Mon impression se confirme : sa dureté qui fait sa bosse en biais sous son jean est tout à fait prometteuse.

— Mais ça chauffe, où je ne m'y connais pas, affirme le présentateur d'une voix suave. Ne faites pas les agneaux et montrez-nous jusqu'où va votre désir. Vous les entendez dans la salle ? ils ne demandent que ça ! Alleeeez... oseeeez mes coquins et faites le shoooow !

Je suis émoustillée au possible et je tends mon cou pour qu'il m'embrasse, mais comme il ne voit pas mon geste, j'agrippe gentiment ses cheveux et je penche sa tête dans le creux de mon épaule. Ses lèvres s'y posent en délicatesse. Je m'abandonne ; le sang fait une course dans mes veines pour frotter mes sens de l'intérieur. Il me plaque à lui, m'enlace en se moulant à moi. Ses lèvres me goûtent sagement, puis s'enhardissent. Mes mains vont sur ses fesses que je palpe sans ménagement. Hummm, fermes, crispées, comme j'aime.

Cet homme mystérieux au parfum musqué sent bon le désir ; et l'extrapolation de ce que nous vivrons ensemble rajoute du piment à cette aventure. De la surprise ! voilà ce qui manque à ma vie ; et je me suis inscrite en secret pour enfin donner libre cours à mon imagination dans des jeux sexuels torrides, et oublier la monotonie de ma vie de couple.

Je pince mes lèvres, me refusant de gémir sous sa bouche qui s'empare à présent de mon mamelon à travers mon chemisier et le mouille de salive.

Mais lui n'a pas pu s'en empêcher... Un murmure, un simple murmure et le son de sa voix...

Le " nooon... ce n'est pas possible ! Pas lui ! " traverse mon esprit en même temps que je le repousse avec force. Il y avait un risque sur combien, hein ? pour que cela arrive : une inscription inavouée, un mensonge chacun pour se libérer tout un week-end afin de vivre ailleurs le désir qu'on a perdu de l'autre. Qu'est-ce que je vais faire maintenant de cet involontaire rendez-vous ? une impossible réalité ? ou un renouveau... avec mon mari ?
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MessagePosté le: 21 Sep 2013, 22:11    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, cette fois, mon texte en propre (bon dernier... sauf si ?)

Transhumance

Au départ, Olivia n’y croyait pas. Elle avait déjà tout tenté pour retrouver une vie normale. De régimes miracles en cures d’amaigrissement, de diètes forcées en traitements de choc, tout ce qu’elle avait réussi à faire en quinze ans d’efforts et de rebonds pondéral, c’était se rapprocher inexorablement du seuil de l’obésité morbide. À 45 ans et un mètre soixante-huit, elle était la funeste propriétaire d’un quintal et demi de chairs envahissantes, qui faisaient d’elle une quasi handicapée.

Malgré les discours culpabilisants des médecins et de la famille, la volonté n’avait rien à voir là-dedans. Après chaque tentative désespérée, chaque dépassement de soi pour reprendre le chemin de la « normalité », son corps se protégeait en s’enveloppant d’une couche supplémentaire. Plus elle s’astreignait, moins elle contrôlait, enchaînant crises de boulimie et dépressions fulgurantes. Son avenir, c’était la mort par étouffement adipeux ou la chirurgie bariatrique, la gastrectomie ou le « by pass ».

Jusqu’à présent, elle avait toujours refusé de se faire charcuter, telle une oie trop grasse dont on agraferait l’estomac ou amputerait la panse. Même refus lorsque son mari, Jules - de plus en plus fluet par rapport à elle - avait menacé de la quitter en amenant les enfants... Son intégrité conservée, elle l’avait payée au prix de sa raison de vivre. Et pris vingt kilos au passage.

On l’avait alors présentée au professeur Kurosawa, un neurochirurgien virtuose. Olivia, qui s’était imaginée une opération à cerveau ouvert, avait été promptement rassurée par le souriant nippon.

- Rien de tel, chère madame. Il s’agit d’une simple injection intra crânienne, un sérum dont chaque millilitre contient un million de machines minuscules appelées nanobots. Ces nanobots communiquent entre eux et sont capables de se déplacer dans votre matière grise. Ils vont coopérer pour neutraliser les mécanismes cérébraux responsables de votre affection.
- Est-ce que c’est douloureux ? Ou dangereux ?
- Non ! Non ! Pas de douleurs, aucun danger ! Chacune de ces machines est dix fois plus petite qu’un globule rouge, vous ne sentirez rien. Ce sera comme une libération, vous serez à nouveau capable d’exercer votre pleine volonté sur le monde.

Une fois la tête rasée – adieu, crinière flamboyante ! - et l’anesthésie locale en place, un assistant lui avait percé le crâne avec un trépan à vilebrequin. Elle avait failli hurler à la vue de l’aiguille devant s’enfoncer dans ses méninges : quinze centimètres d’acier manipulés par un bras robot ultra précis, chargé de forer son encéphale sans la moindre lésion. Le reste demeurait flou, brèves réminiscences d’hommes masqués et gantés s’agitant autour de son crâne en lui posant d’innombrables questions. Puis les nano machines s’étaient répandues en elle, à l’assaut de ses neurones malades…

Les premiers jours, Olivia ne se sentait pas fondamentalement transformée. De façon presque fortuite, elle avait constaté qu’elle n’avait plus à lutter contre ses pulsions. Quelque chose en elle avait chamboulé ses habitudes, faisant perdre une grande part de son attrait à la nourriture. Plus de « tentations », encore moins de « frustrations ». Sereine, apaisée, elle n’éprouvait plus cette obsession particulière pour les mets gras, sucrés ou salés.

Au fil des semaines, elle se mit à fondre, retrouvant les plaisirs simples d’une alimentation saine et équilibrée, devenue aussi naturelle et nécessaire que rire ou respirer. Telle une sculpture libérée de sa gangue, la véritable Olivia transparaissait peu à peu sous la masse affaissée de ses ex boursouflures. En moins d’un an, elle avait changé quatre fois de garde robe et était repassée sous la barre des 65 kilos, ce qui ne lui était pas arrivé depuis la fin de son adolescence. Kurosawa lui même était surpris. Plus époustouflant encore, son corps était ferme et harmonieux, alors qu’une telle perte de poids aurait du s’accompagner d’une peau distendue, retombant en plis disgracieux sur son ventre.

- L’action des nanobots dépasse de loin ce que nous en attendions.
- Vous avez l’air soucieux, Professeur. Pensez-vous qu’il y ait de quoi s’inquiéter ?
- Je ne crois pas… Toutefois, il s’agit d’un protocole expérimental. Si vous constatez quoi que ce soit d’étrange ou déplaisant, vous nous prévenez dans la minute !

Des choses « étranges », il devait s’en produire d’autres. Mais rien de déplaisant, tout au contraire : rapidement, Olivia se rendit compte qu’elle avait le pouvoir de modeler son corps par simple concentration mentale. Un matin, alors qu’elle se contorsionnait pour observer une série de vergetures sur ses fesses, elle vit l’une des zébrures vibrer, puis se confondre avec la pâleur laiteuse de son épiderme. L’une après l’autre, les marques inélégantes disparurent sous son regard incrédule.

Quelques temps plus tard, ce furent des ridules sur ses paupières qu’elle réussit à gommer par la seule action de sa volonté. À force d’exercer ses talents, son pouvoir gagnait en puissance et en efficacité. Olivia rajeunissait à vue d’œil.

- Il y a une erreur sur votre fiche, décréta un jour la nouvelle assistance de Kurosawa, qui n’était pas encore dans la confidence.
- Oui ?
- Mon écran indique 46 ans, alors que vous faite quoi… 25 ans au plus ?

Les fabuleuses transformations de son corps ne suffisaient pourtant pas à son bonheur. Cloitrée dans une chambre d’hôpital, astreinte au secret par l’équipe de neurochirurgiens, l’absence de contacts avec ses proches lui pesait horriblement.

Que pouvaient bien penser ses enfants ? Qu’elle les avait abandonnés, ou bien qu’elle était morte ? Comment réagiraient-ils à la vue de cette quasi inconnue ? À présent qu'elle paraissait à peine plus âgée que son ainée, accepteraient-ils de croire qu’elle était encore leur mère… ? Sa stupéfiante jeunesse, cette beauté éclatante mais usurpée, étaient au final des cadeaux empoisonné la contraignant à vivre comme une paria, loin du monde.

Olivia décida d’organiser son évasion. Un soir, alors que Kurosawa officiait au bloc opératoire, elle subtilisa ses clefs et se glissa dans sa voiture. Une fois installée dans l’habitacle de plexiverre, le véhicule lui demanda où elle voulait se rendre. Ayant perdu tous ses anciens repaires, Olivia n’en avait pas la moindre idée. Du doigt, elle caressa la courbure du tableau de bord aux formes biomimétiques. Comme si un dialogue silencieux s’était établi entre elle et la voiture, celle-ci démarra aussitôt, s’élançant vers une destination inconnue. La « jeune femme » s’endormit tranquillement, tandis que le bolide filait sur l’autoroute.

Au matin, elle se réveilla au bord d’une plage qu’elle reconnut à l’instant. L’endroit exact où, 30 ans plus tôt, elle avait vécu une brève et folle passion avec un jeune homme qu’elle avait ensuite perdu de vue.

Descendant de voiture, Olivia marcha sur le sable embrasé par les lueurs de l’aube, les pieds léchés par les vagues. Après quelques minutes de balade solitaire, un autre promeneur parut au loin. Son cœur s’accéléra malgré elle, tout comme ses pas. La silhouette grandissait, Olivia commençait à distinguer les traits de son visage. Son cerveau lui répétait que c’était impossible, mais ses yeux ne la trompaient pas… Elle parcourut les derniers mètres en courant.

- Pierre !!!
- Olivia… C’est toi !? Mais comment…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Riant, pleurant, la jeune femme plaqua ses lèvres aux siennes en un baiser passionné, le faisant rouler avec elle sur la grève.
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Démon
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MessagePosté le: 01 Oct 2013, 23:50    Sujet du message: Répondre en citant

Hidden Side a écrit:
(bon dernier... sauf si ?)

Eh non... la bonne dernière, ça sera moi.




Les rendez-vous involontaires

C'était comme un rendez-vous, mais involontaire. Une fatalité, quelque chose de cet ordre là.
Quand on est passionné, on ne change pas ; on reste passionné. On aime, et on se lasse. Ça brûle en dedans, c'est beau, c'est lumineux, mais c'est comme un feu de paille.
Au fond d'elle, elle a toujours su. Il finirait par partir. Seulement, elle ne savait pas quand... un mois, un an, deux ou trois ?

Elle a vécu le désir, l'amour, l'excès, elle a bravé les interdits. Sachant qu'il fallait en profiter, peut-être ne pas trop s'attacher... se préparer pour le jour où... se détacher lentement, dans l'espoir de moins souffrir. Pourtant, jour après jour, ça fait un mal de chien.

La distance, l'ignorance, le silence. Elle savait. Elle avait rendez-vous.
Les non-dits, les doutes, la malhonnêteté, l'infidélité. Elle savait aussi. Elle affronterait tout ça. Même l'injustice et son goût amer.
L'humiliation, la colère, la tristesse et les regrets... ces émotions programmées la tortureraient, chacune à son tour. Les souvenirs qui ressurgissent quand on ne s'y attend plus. Ces détails qui font pleurer. Tout semblait écrit.

Elle a refusé d'y croire et s'est dit que peut-être, cette fois, l'amour resterait. Mais la routine a tout abimé doucement... son coeur, sa confiance et sa féminité. Elle aurait tant voulu rester le port d'attache de cet homme, celle vers qui il serait toujours revenu. Pourtant, il a choisi la fuite et la facilité, préférant à l'amour serein les aventures variées et sans cesse renouvelées, où l'on s'invente un personnage séduisant le temps d'une nuit. Elle ne pouvait pas lutter, contre ça ; plus jamais elle n'aurait le privilège de la nouveauté, du fantasme.

Avec la rupture viennent la solitude, les rêves qui hantent, les beaux comme les plus terribles, ceux où ils se retrouvent et ceux où ils se déchirent.
Aujourd'hui, elle a rencard avec la jalousie et toutes ces pensées qui s'affolent. Imaginer, se demander... et ces images qui s'imposent. Il caresse d'autres peaux, respire d'autres corps. Il donne à toutes ces femmes interchangeables la sensation qu'elles sont uniques. Il s'applique à les séduire. Il baise avec elles.

Pourtant, elle continue les mêmes rituels, les mêmes gestes, un jour après l'autre, comme si elle avançait doucement vers une prochaine rencontre. Encore un rendez-vous involontaire. Peur de souffrir ; ne plus oser se laisser aller dans d'autres bras, ne plus rien ressentir. Ce moment, elle le redoute, le rejette, mais elle sait qu'il viendra... plus tard. Un jour, elle retombera malgré elle dans le piège. La vie continue et le hasard fera qu'un regard s'arrêtera sur ses courbes, et qu'un homme prendra le temps de la connaître.
Alors, sans trop savoir pourquoi, chaque matin, chaque soir, elle prend soin d'elle, essaie d'oublier la mélancolie. Se maquille. Se parfume. Adoucit sa peau. Garde ses cheveux soyeux. Met de la jolie lingerie. Essaie d'imaginer.
On verra bien comment se passe ce prochain rendez-vous, que le futur a déjà pris pour elle. Juste... qu'il lui fasse mal le plus tard possible.
_________________
"La seule vraie tristesse est l'absence de désir." ~ Charles-Ferdinand Ramuz.


Dernière édition par Démon le 04 Oct 2013, 23:29; édité 2 fois
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MessagePosté le: 31 Oct 2013, 04:16    Sujet du message: Répondre en citant

Histoire parallèle
(un peu limite charte, mais c'est pas Halloween tous les jours !)

12 juin 1965. La jeune femme respire à peine. Nue, solidement garrotée, une vilaine plaie au front lui a maculé le visage d’une croute de vermillon craquelé. Elle est blottie au fond d’une cage métallique, couchée en chien de fusil. Ma lampe de poche balaye son corps sale et couvert d’ecchymoses, sans déclencher la moindre réaction : soit elle dort, soit elle est déjà dans le coma. Son sort est réglé. Dans moins d’une heure, Émile viendra chercher cette fille qui lui sert d’exutoire depuis plusieurs semaines - une « poupée de chair » qu’il viole et torture à loisir - et l’achèvera, sans plus de commisération que pour un insecte. Peu avant l’aube, il ira l’enterrer au bord de la rivière, non loin de son coin de pèche préféré.

Sa première victime officielle. « Sa sœur de calvaire », comme il se plaira à dire aux gendarmes.

Je ne suis pas censé empêcher ça. Je ne suis pas non plus censé me trouver ici, dans cet endroit et à cet instant précis, une époque où mon propre père n’est pas encore né. Rompant mon serment de patrouilleur, je m’apprête à commettre un crime lourd de conséquence, le genre de méfait que mes semblables et moi-même traquons sans relâche : l’altération du passé, la perturbation du temps.

Oui mais… Il y a ce fils de pute. Plus d’une trentaine de victimes supposées à son actif, des femmes à qui il fait subir des choses abominables, avec une cruauté et un sadisme inouï, avant de se débarrasser des corps désarticulés ou éventrés. Un tueur en série dont la justice ne s’est jamais réellement soucié – pire, durant des décennies l’aveuglement, l’incroyable incurie et les manquements du système vont contribuer à le protéger, lui et ses commanditaires occultes...

Quoiqu’il m’en coûte, je suis décidé à stopper ce monstre avant même qu’il n’entame son parcours meurtrier. Le plan est simple : je libère la fille, la couvre d’un drap et l’envoie chez les flics. Lorsqu’Émile descend à la cave, il trouve la cage vide et il panique. La police débarque, le trouve un flingue à la main, le crâne explosé. Suicide. Affaire classée… Dans cette région fangeuse, c’est souvent comme ça que ça se termine, surtout quand les morts sont d’anciens pupilles de la DDASS.

Une barre de fer glissée dans le cadenas, un coup sec et CLAC ! la porte saute. La fille geint, plaintive. Je tranche ses liens, l’attrape sous les aisselles et la tire à moi. Elle ne tient pas debout. Il lui faut trois gifles sèches pour reprendre ses esprits.

- T’es sauvée, mignonne. Mais faut pas trainer...

Un craquement, des bruits de pas. La fille se tétanise.

- C’est lui… Il descend !

Merde ! Ça devait pas se dérouler comme ça... Mon intrusion dans ce présent moisi est déjà en train de chambouler le cours des évènements.

La porte de la cave grince, la lumière d’une ampoule éclabousse l’escalier. Un long couteau à la main, Émile descend pesamment les marches de bois brut. Avant même qu’il n’ait pu décelé ma présence, une impulsion de mon phazer ionique le statufie. L’action du rayon paralysant ne dure que quelques minutes, va falloir improviser dare dare !

Je tire un P.38 de mon holster d’épaule – une arme antédiluvienne, soigneusement remise un état pour cette mission – et le glisse dans la main de la jeune femme, encore en état de choc.

- Vas-y, petite. Flingue-le.

La fille tremble de tous ses membres, elle n’arriverait pas à shooter une vache dans un couloir… C’est donc à moi que revient la sale besogne. Ça me dérange pas, je m’y étais préparé. Je reprends le 9mm et mets tranquillement en joue le psychopathe – un homme en pleine force de l’âge, loin de ressembler au vieillard indigne et décrépi que l’imagerie populaire baptisera « le boucher de l’ Yonne ». Une joie glauque m’envahit. Je vais débarrasser l’humanité de ce tas de merde.

Je lui colle une balle entre les yeux ? Non, sa victime n’aurait jamais réussi un tel carton. Et puis, ce serait une mort trop douce. Cet enfoiré doit crever en se tordant de douleur. J’abaisse légèrement l’axe du flingue ; je pourrais commencer par lui faire sauter les couilles, et la bite avec… Une nausée me traverse : l’extase que j’éprouve à supprimer ce salopard me rapproche indubitablement de son état de sauvagerie immonde.

C’est décidé, je vais lui vider mon chargeur dans le ventre. Imparable. Et horriblement efficace. Je suis sur le point d’appuyer sur la gâchette quand un éclair silencieux déchire le voile éthéré de la réalité. Une silhouette jaillit du néant, s’interposant entre le psychopathe et moi.

- NON ! Fais pas ça !!!

Laureline, la chrono contrôleuse de quart. Cette fille m’a toujours fait craquer, même si le règlement nous interdit de nous fréquenter dans le civil. Mais elle n’est pas de taille. Personne, pas même elle, ne pourra m’arrêter.

- Pousse toi, chérie. Je voudrais pas te blesser.
- Tu peux pas faire ça, Matt.
- Pourquoi donc ?
- Parce qu’on est en plein paradoxe temporel.
- Vas-y, explique…
- En 1972, ce monstre va torturer et violer ta grand-mère. Enceinte, traumatisée, Lucie arrivera à lui échapper mais perdra la raison.

Malgré moi, je ferme les yeux. Ce qu’elle vient de dire bouscule toutes mes convictions, me met K.O. debout. Non ! Il s’agit d’un mensonge délibéré pour m’empêcher d’agir !

- C’est impossible !
- Ton père est bien « né sous X », n’est-ce pas ?
- …
- N’oublie pas que l’organisation en sait plus que nous sur notre passé.

Déstabilisé, je baisse mon arme. Si je tue Émile Louis, je ne pourrais pas naitre. Mais si je n’existe pas, je ne peux pas non plus voyager dans le temps et le tuer. Il sera donc libre de violer mon aïeule, ce qui me fera finalement venir au monde, avec comme ultime dessin de remonter le temps pour le supprimer. Nous nous retrouvons ainsi dans une situation qui boucle et boucle encore, à l’infini… jusqu’à menacer l’équilibre et la cohérence de notre présent.

- Allez, rentrons, me propose ma coéquipière, la main tendue.

Vaincu par ce coup du sort qui me fait hériter de gènes monstrueux, je n’ai aucune autre option. Avec amertume, je désigne la jeune femme que je viens de sauver.

- Et elle ? On la laisse gentiment se faire assassiner ?
- Tu sais bien qu’on peut pas l’emmener. Le passé doit rester inchangé, aussi cruel que ça puisse p…

Tout à coup, un filet de sang s’écoule de sa bouche. Sous mes yeux effarés, elle porte les mains à son abdomen, où une tache pourpre s’agrandit rapidement. La pointe d’un couteau jaillit soudain de ses entrailles, tandis que retentit une vocifération victorieuse.

Erreur terrible, autant que définitive : j’ai laissé mon plus mortel ennemi glisser hors de sa stase paralysante !

Dégageant son arme du corps de ma chère Laureline, Émile Louis fonce sur moi, ses yeux chassieux brillant d’un éclat maléfique. Je n’ai pas le temps de décider si je dois ou non le laisser me tuer pour éviter une rupture de l’espace-temps. Mes réflexes prennent le dessus et le P38 lui crache deux bastos en pleine gueule, à bout portant, pulvérisant ce rictus barbare et le visage qui va avec.

Aussitôt, c’est le noir complet. Implosion de ma conscience…

--<O>--


Laureline repose le journal tridi. Non, décidemment, elle n’a aucune envie de travailler pour la police temporelle. Pour l’heure, c’est à de tout autres projets qu’elle pense :

- J’ai froid, toute seule dans ce grand lit ! Tu viens me rejoindre, Matt ?
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