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[Enzoric]

Cette section semble bien... oubliée, alors :

... à ma vieille amie

I

Depuis longtemps l’âge est passé
D’avoir la gaule en des moments,
Sans savoir pourquoi du comment,
Se levait-elle en mal placée,

Plutôt qu’en lieux mieux convenant,
Où les doigts vifs, et empressés,
D’une main ferme, juste assez,
Allait venait tout en tournant.

Aujourd’hui, c’est mélancolique,
D’une main faible, à molle trique,
En souvenir, plus que d’envie,

Que certains soirs au lit j’astique,
En paresseux, et nostalgique,
Un presque mort gland qui survit.

II

Pourquoi n’est-ce qu’en la jeunesse
Qu’on a dur vit en solitaire,
Et non quand on a partenaire
Pour partager telle caresse,

Qu’est de branler, tout en finesse,
Et bien plus plaisante manière,
D’une autre pogne, toute entière,
Dévouée à telle prouesse ?

A présent que, dans la vieillesse,
On a la poigne plus fantasque,
Parfois encore à ce bout flasque,

Plus de coutume que par us,
Deux doigts tremblants, tirants prépuce,
Paluchent en vain cette faiblesse.

III

D’arthroses, et donc moins de souplesse,
Aux matinaux rais de lumières,
Quelques érections, forts singulières,
Parfois font que le drap se dresse.

Ces réveils-là, je le confesse,
En plus agile que d’ordinaire,
Je prends en main, comme naguère,
Cette surprenante grossesse,

En acharné, qui n’aura cesse,
Que d’agacer cette fortuite
Tant que méat n’aura eu fuite...

Puis, fort de cette réussite,
Ayant toujours en main ma bite,
Je demande : pour qui était-ce ?
_________________
J'écris pour moi, parce que j'aime ça plus qu'être lu.

[Athanagor]

Ah, les questions métaphysiques matinales...
Le thème n'est pas banal et j'ai aimé la touche d'humour, le mélange doux-amer.
Bravo.