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Antilogies et autres jeux (ré)créatifs – les textes – 1 Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
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SophieF.




Inscrit le: 23 Juin 2006
Messages: 14

MessagePosté le: 04 Nov 2013, 03:19    Sujet du message: "Horrible extase" : Thaïs Répondre en citant

Thaïs

Je l’ai d’abord enviée : Albert était absolument fou d’elle. Il devait être bien agréable d’être aimée ainsi, pensais-je.

- Il m’adore, se glorifiait-elle. Il est en extase devant moi.

Thaïs était mon amie depuis notre enfance. J’admirais ses parents de lui avoir octroyé ce prénom peu commun. Elle était belle, vive, un peu écervelée, certes, mais si gentille !

Sa nouvelle conquête se prénommait donc Albert. Personne n’est parfait, n’est-ce pas ? C’était un gros garçon assez quelconque, je n’aurais pas fait de folies pour lui, moi, mais chacun voit midi à sa porte.

Bref, ils tombèrent amoureux l’un de l’autre. Tout nouveau tout beau, au début, comme il se devait. Albert était-il un amant fougueux ? Même pas, normal, sans plus.

- Mais il m’adore ! me répétait Thaïs.

Au restaurant – car il m’est arrivé de déjeuner avec eux – il lui choisissait les plus beaux morceaux et ne cessait de lui demander si c’était bon, si elle en désirait encore. Enfin, il était aux petits soins pour elle. Cet enchantement dura quelques semaines. Puis Thaïs, un jour, se confia à moi :

- Il devient un peu collant. Et excessivement jaloux ! Il m’espionne, il est vraiment trop possessif, tu vois.

Je voyais. Mais qu’y faire ?

- Il t’adore, il est en extase devant toi…
- Arrête de te foutre de moi, tu veux ! Je préfèrerais qu’il m’aime moins et qu’il me lâche un peu les baskets. Il m’attend à la sortie du bureau, l’autre jour il m’a fait une scène terrible parce que j’embrassais Julien. Julien, tu te rends compte ! Être jaloux de Julien, faut être débile !

En effet. Pauvre Julien. J’ai voulu plaisanter :

- Peut-être que tu l’embrassais sur la bouche, le Julien ?
- Très drôle !

La situation alla de mal en pis, comme on dit dans les fermes bretonnes.

- Ça ne peut plus durer, m’annonça Thaïs. Je vais le quitter. Son adoration perpétuelle me rend la vie impossible. Si tu pouvais m’en débarrasser…
- Merci, j’ai ce qu’il me faut en abondance.
- Sophie tu es une libertine. Allez, à la prochaine.

Ne voyant plus du tout Thaïs au cours des jours qui suivirent, un soir je suis allée chez elle, où s’était installé Albert dès le début de leur idylle. C’est lui qui m’a reçue.

- Salut, Albert. Je viens aux nouvelles, ça fait longtemps que je n’ai pas vu Thaïs.
- Bonsoir, Sophie. Thaïs est ici, toujours aussi adorable, ma Thaïs…
- Tu l’empêches de sortir ?
- Elle ne cherche pas à sortir. Elle est si bien ici !
- Je peux la voir ?
- Bien sûr, elle est dans le salon.

Elle y était en effet, assise toute droite dans un fauteuil, le regard dans le vague. Elle ne répondit pas à mon bonsoir.

- Elle est belle, n’est-ce pas ? me dit Albert. Je serai jusqu’à ma mort en extase devant elle. Mon copain taxidermiste a fait un excellent travail, n’est-ce pas ?
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Olaf




Inscrit le: 26 Aoû 2007
Messages: 542

MessagePosté le: 10 Nov 2013, 20:11    Sujet du message: Antilogie - Horrible extase Répondre en citant

Vengeance impitoyable

Il y eut d’abord un message perso, venant du site de littérature érotique sur lequel mon homme avait publié quelques nouvelles, avec le secret espoir de me faire partager ses fantasmes.

Bonjour,

Vous avez publié plusieurs histoires sur Clittéraire et figurez dans le classement des meilleurs auteurs. Nous aimerions vous connaître autrement qu'à travers vos récits. Vous trouverez ci-après un questionnaire que nous serions heureux de recevoir en retour.


Quel message étrange ! Je n’avais rien publié sur ce site. J’y avais, en revanche, fait une rencontre, qui avait évolué en aventure torride. Le genre d’erreur de parcours dont mon mari ne devait rien savoir.
Je n’ai pas répondu. Un rappel est tombé peu après dans ma boite électronique.

Bonjour à tous.

Le sondage suit son cours, mais nous constatons que plusieurs membres ne nous ont pas encore répondu. Nous respectons le choix de chacun, mais nous espérons que la participation sera la plus nombreuse possible.


Cette histoire commençait à me gonfler. J’ai encore laissé tomber.

Grave erreur. Quelques jours plus tard, deux inconnus m’attendaient à mon retour du travail. Me prenant par surprise, ils ont bandé mes yeux, attaché mes mains derrière mon dos et m’ont forcée à entrer dans leur voiture. Après un long trajet, ils m’ont traînée dans un bureau impersonnel où attendait un troisième homme. Un de mes ravisseurs prit la parole.

- Tu n’as pas voulu réagir à nos messages. Fini de rire ! Si tu réponds correctement à nos questions, tout va bien se passer. Sinon...
- OK, pas de lézard ! dis-je pour essayer de les amadouer.
- Comment as-tu connu Clittéraire ?
- Par hasard, en surfant sur la toile
- On n’est jamais « par hasard » sur internet ! Je répète, comment as-tu connu Clittéraire ?

Ils exagéraient ! J’ai joué la fière.

- Je répète, par hasard, en surfant sur la toile.

Une baffe appuyée me fit tomber de ma chaise. Les mains dans le dos, j’étais incapable de me relever seule. De rage, j’ai rassemblé mes forces et me suis redressée. Ils m’ont replacée sans ménagement sur mon siège.

- Petit avertissement ! dit le balaise qui menait la discussion.

Je mis à trembler, mon cœur tapa à deux cents à l’heure, la panique me tétanisa.

- Qu’est-ce que Clittéraire pour toi ?
- Un excellent site de littérature érotique. Le meilleur, en fait.

L’inconnu sembla satisfait. Mais j’étais sûre qu’il me testait. Le pire était à venir.

- Quel est l'apport de Clittéraire sur ta vie sexuelle ?

C’était donc ça le fin mot de l’histoire. Je revis avec une étrange acuité le film de mon incartade avec Alain. Quelque chose dans ses mots avait inhibé toute prudence. Il avait su instiller en moi l’envie de le découvrir en chair et en os. J’avais été servie au-delà de toute attente. La chaleur de sa peau, l’odeur de son corps, ses regards sur moi, ses mains qui n’avaient plus cessé de me parcourir, tout en lui avait fini par m’embraser. J’avais déjà craqué bien avant qu’il m’entraîne à l’hôtel.

Mes tortionnaires me laisseraient-ils en paix si je leur détaillais la plongée en apnée qui suivit, ma manière de m’abandonner corps et âme ?
N’importe quoi ! Malgré ma trouille, il était hors de question que je décrive ce coup de folie. Je tentai de gagner du temps.

- Mon couple est au point mort. Je n’ai plus vraiment de vie sexuelle pour le moment.

Les types n’avalèrent pas ce bobard. Le ton monta. Un des gars m’empoigna par le haut de ma blouse. Les boutons lâchèrent. Au plaisir de me faire souffrir allait s’ajouter l’excitation du spectacle.
Il me laissa retomber sur le tabouret. D’un geste sec, il fit craquer les derniers boutons, puis s’empara de mes seins à pleines mains. Après avoir malaxé ma poitrine, il me laissa tremblante de dégoût face au deuxième gars.

- Comment ton entourage vit-il tes habitudes de lectrice d’histoire de cul ? proféra-t-il, échauffé par ma respiration agitée, qui faisait saillir mes seins malgré moi.
- Je n’en parle à personne, dis-je sans arriver à faire illusion.

Quelqu’un s’approcha de moi par derrière.

- Et tu vas nous dire que tu n’as jamais eu envie de vivre réellement une histoire qui t’a excitée ? susurra à mon oreille une voix qui me sembla familière.

Jusqu’à quand allai-je pouvoir résister, taire que, question fantasme, j’avais touché le jackpot avec Alain. Jusqu’à ce que le prince charmant quitte notre couche et que je réalise à quel point ses gestes étaient en désaccord avec ce qui m’avait enchanté auparavant.
Qui pourrait croire que ce coup de projecteur inattendu m’avait ouvert les yeux et révélé la vraie envergure du personnage.
Je fondis en larmes.

- Tu ne vois pas qu’elle simule ? expliqua le premier type à son comparse.

Je m’attendis à une nouvelle baffe. Il se contenta de dégrafer mon soutif et de s’amuser à faire rouler mes pointes entre ses doigts. Pratiquement nue, j’étais à leur merci. Aucun mec ne résiste à cette forme de jouissance.
Une violente contraction remonta de mes tripes. Un jus acre remplit ma bouche. Je me mis à cracher, à suffoquer, pendant que mon estomac se vidait sur mon ventre et mes cuisses.
Impossible de prendre son pied avec une loque dégoulinante de bave et de vomi. Voyant leur proie leur échapper, les types hurlèrent. L’un d’eux trouva une cuvette, la remplit d’eau glacée et m’aspergea sans ménagement.

Malgré la surprise et l’humiliation, je trouvai la force de me redresser sur mon siège, prête à tout, pourvu que ce cauchemar se termine.
Le contraire se produisit. Celui que se tenait derrière moi prit le temps de m’essuyer avec un semblant de chiffon imbibé d’eau froide, s’attardant sur mon visage et ma poitrine.

- Pourquoi résistes-tu ?
- Vous n’avez pas le droit de me poser ces questions ! C’est ma vie et elle ne regarde personne.
- On en sait un rayon sur toi. Alors un peu plus, un peu moins, tu pourrais faire un effort, non ?
- Vous mentez ! Vous ne savez rien et …

Il m’arracha un hurlement de surprise en griffant les pointes de mes seins. Je me débattis, jusqu’à tomber à nouveau à genoux.
J’avais touché le fond. Exactement ce qu’il attendait pour me retirer mon bandeau.
Ah, putain ! Celui qui avait tout organisé, ce salaud qui abusait de moi, c’était … mon homme.
Fou de douleur après avoir découvert ce que j’avais fait avec Alain, il n’avait cessé de ruminer sa vengeance au cours des dernières semaines.

Roulée en boule à ses pieds, j’ai perdu toute envie de résister. Qu’il fasse de moi ce qu’il veut, si cela peut apaiser ses tourments.
Les deux autres me détachèrent et m’allongèrent sur le bureau. Mon mec se glissa entre mes cuisses pendant qu’ils me tendaient leur sexe à sucer.

Lorsque mon amour m’a pénétrée, j’ai hurlé un chapelet d’insanités, le poussant à se déchaîner et à me prendre aussi sauvagement qu’il en avait envie.
Je l’ai aussi supplié de ne pas me livrer complètement à ses potes, de préserver un semblant d’exclusivité. Ils respectèrent cette dernière volonté. Au point que je crus un instant que l’impétuosité de mon homme pourrait arriver à me faire tout oublier.

Cela ne suffit pas à dissoudre la boule d’angoisse qui habitait mon ventre. Je dois toutefois reconnaître que l’intensité de la jouissance des mecs fit monter un trouble étrange entre mes reins.

Lorsque tout fut accompli, ils me déposèrent sur un matelas. Mon homme recouvrit d’une couverture mon corps nu et trempé de sperme. Avant de me quitter, il approcha ses lèvres de ma nuque et y déposa un léger baiser.

Je sombrai dans un sommeil comateux.

Quelques heures plus tard, à mon retour chez nous, je découvris l’appartement vide. Mon homme avait quitté ma vie sans me laisser lui avouer qu’une certaine forme de domination virile ne me déplaisait pas, pour autant qu’on s’accorde sur la nature du châtiment...
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