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Surnoté ! C'est surnoté !
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Karl




Inscrit le: 07 Jan 2005
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Localisation: Neuchâtel, Suisse

MessagePosté le: 03 Nov 2006, 13:52    Sujet du message: Surnoté ! C'est surnoté ! Répondre en citant

Surnoté ! C'est surnoté !


Du très vaste choix de textes proposés sur le site (près de 4200 à ce jour), on remarque souvent que certaines couleurs sont plus propices que d’autres à l’engouement des lecteurs. Revebebe pourrait nous en dire plus, mais je n’ai pas envie de faire des statistiques précises.

C’est un fait : la petite secrétaire blonde sans culotte qui allume toute la salle d’attente avant de se faire farcir par toute présence mâle à proximité va recueillir davantage de votes de la masse des lecteurs que l’histoire d’un paysan gay unijambiste et incontinent qui reçoit des soins à domicile.

De même les longs textes auront peut-être moins de fervents lecteurs dans les premiers jours de la publication, alors que les récits-flashs (récits-minute" ou "récits-éclair"...) trouveront preneurs assez rapidement, mais seront souvent oubliés à long terme. Il y a un certain équilibre qui se crée.

« Pour subsister sur le site, il faut être classé », déclarait une auteure. Pas faux : un auteur qui n’est dans aucun hit-parade et dont les textes n’ont jamais soulevé la ferveur populaire risque bien de se retrouver comme un numéro au fin fond d’une liste, attendant que le tirage aléatoire lui offre une nouvelle once d’espoir, aussi éphémère soit-elle. Et pour être classé, il faut être lu et apprécié, donc commenté et noté, généreusement si possible.

Je vais être direct : si autant de textes sont proposés chaque jour, ce n’est pas dans un idéal de faire évoluer la littérature érotique francophone en apportant sa pierre à l’édifice. Je pense plutôt que l’on publie pour connaître sa valeur… avec la volonté et l’espoir d’être reconnu par l’ensemble des lecteurs !

On peut déjà tempérer les ardeurs des futurs auteurs : recevoir une note parfaite est illusoire, plaire à tout le monde est impossible et ne récolter que des commentaires constructifs relève du fantasme. De même, si la majorité des lecteurs descend un texte en flèche, il y en aura toujours un pour dire qu’en fait, c’est du deuxième degré, que l’auteur est un incompris génial comme le furent bon nombre de grands penseurs jugulés par des censeurs à la vision étroite. Et on repart dans le combat du « c’est moi ké raison, pi toi ka tort ! ».

Le fait d’écrire n’est en soi pas fondamentalement altruiste, tant il constitue, qu’on le veuille ou non, un sacré défouloir. Dans le texte érotique, c’est encore plus visible : on pourrait dire exactement à quel moment du texte un auteur fraîchement émoulu a atteint le paroxysme de son fantasme et sa jouissance intellectuelle, sauf s’il brouille les pistes en travaillant son texte sur plusieurs jours, gage de régularité du propos que l’on apprécie toujours avec grand plaisir.

C’est peut-être pour cela que j’ai de la peine avec les récits-flashs, qui nous envoient en pleine figure un flot de trucs longuement contenu et nous obligent à tout avaler en se déclarant heureux et comblés. À l’inverse, le texte qui prend son temps se vit comme une longue communion avec les mots et une alchimie étrange naît de la substance, de la sonorité, du rythme… jusqu’à un point final que l’on espère orgasmique.

Poussons le raisonnement plus loin, c’est peut-être pour être mieux noté que l’auteur d’un récit trop court décide de le travailler dans le sens des critiques émises, pour flatter son ego et démontrer qu’il est capable de gérer les commentaires et d’en jouer… Point de diable sur cette muraille ! Le but est de se faire plaisir et d’être reconnus, rassurés, ensuite, si l’on peut en même temps charmer les autres, c’est toujours ça de pris ! Ne montez pas aux barricades ! c’est mon exemple que je prends en premier, je ne donne aucune leçon. Il me semble donc que l’acte d’écrire est avant tout intime et profondément égoïste, dans un sens tout sauf péjoratif. C’est une forme d’auto-psychanalyse…

Bien sûr, cette analyse-là est difficile à admettre, mais elle explique peut-être que la très bonne idée de l’auteur Nemo1 (texte 10039), d’écrire un texte à plusieurs sans utiliser son pseudo habituel, mais en prenant Nemo2, puis Nemo3 et ainsi de suite, ait rencontré une si faible participation.

Oui, mais le texte ne me branchait pas, je trouvais que… et puis que…, mais l’idée est excellente, bien sûr !

En regard de ce défi-là, on s’aperçoit pourtant que les concours ont toujours généré pas loin de dix textes au moins… L’intérêt des auteurs est-il d’écrire pour leur public ou pour leur satisfaction personnelle ?

J’en entends qui murmurent : Et l’intérêt des évaluateurs c’est d’imposer leur vision aux autres, dans ce cas !
Et pourquoi pas, tiens ! Mais plus il y a d’évaluateurs, plus il y a d’avis ! Vous êtes prêts à consacrer des heures et des heures au site pour donner votre opinion ? Dans un courant assez actuel, on râle contre la critique, mais on râle aussi contre le manque de critique (pardon d’« évaluation », les vieux réflexes…). Vous la sentez la catharsis de l’écriture ? Very Happy

Dans ce sens-là, la notation sur Revebebe est un des attraits principaux pour les auteurs. Même si elle est souvent décriée, elle est une des raisons majeures pour laquelle des auteurs qui n’ont jamais rien écrit essaient quelque chose. Sans notation, il n’y aurait peut-être pas d’intérêt.

Aussi, en marge des couleurs, de la taille des textes et du sujet abordé, il y a avant tout un auteur, direct ou de substitution, qui attend impatiemment que son texte soit publié, après quelques heures, quelques jours ou quelques semaines en centrale de publication. Lorsqu’il reçoit le mail annonçant la délivrance (s’il le reçoit !), commence alors la fameuse angoisse de la critique.

Lorsque l’un de mes textes est publié, je campe sur ma fiche technique, attendant comme un prédateur que la proie déguisée en commentaires et en notes vienne enfin faire bouger le score de ce que j’ai écrit. Je ne gagnerai rien, si ce n’est un peu de reconnaissance et de satisfaction, mais quel plaisir de voir que d’autres ont apprécié et quelle déception de voir le texte se faire flinguer en beauté ! Le commentaire assassin accompagne la balle de la mauvaise note et blesse inlassablement. Mais comme un onguent miraculeux, la bonne note et le commentaire constructif viennent apaiser les maux, en quelques mots.

Que dire des commentaires moyens, indécis, imprécis ? Ils touchent moyennement, de façon indicible et peu précise… Ils sont dans la moyenne, mais ne ressentons-nous que les extrêmes ? Car il faut bien l’avouer, la réaction sera souvent du style :

2 : C’est nul ce texte !
Connard ! T’as rien de mieux à dire ?

10 : Ça pourrait être mieux…
Ou moins bien ! Alors mieux d’accord, mais comment, quoi ?!?

20 : Un texte magnifique !
Je me disais justement, après une énième relecture que…

Et que penser de l’éternel :
Viite la suite !
Que le lecteur se réjouit de lire la suite… mais qu’a-t-il apprécié ?


Au terme de ces notations, assassines ou élogieuse, moyennes, dithyrambiques ou catastrophiques, on obtient une moyenne, qui est généralement acquise dans la première quinzaine dès la publication. Ensuite les textes seront revus quelques fois, au hasard des lectures de quelque évaluateur en manque de matière ou par le biais des critères.

L’importance de la moyenne préside donc au bonheur de l’auteur, tout en assurant une vie plus longue à l’écrit. Et tout serait beau dans le meilleur des monde si l’ego déjà bien sollicité de certains auteurs n’était pas surdimensionné… En d’autres termes, si tout le monde jouait le jeu, on ne connaîtrait pas les notions de surnotation et de sous-notation.


Mais c’est quoi la surnotation ? Et dans son sillage la sous-notation ?

À mon sens, il est nécessaire de s’entendre sur la notion de surnotation, dans un premier temps.

Il ne s’agit pas simplement de mettre une note trop élevée à un texte : trop élevée par rapport à quoi ? la moyenne ? et alors, on a tous un ressenti différent. La notation, forcément subjective, ne doit pas répondre à une idée de pensée unique. Donc mettre un 20 à un texte qui a récolté à plusieurs reprises des 2 n’est pas surnoter : ça s’appelle donner son avis.

Par contre, s’il s’agit de compenser en criant à l’injustice, la moyenne que l’on estime trop basse d’un texte qui nous a plu, on surnote pour faire un contrepoids. Dans ce sens, la surnotation ou la sous-notation est le fait de donner à un texte une note différente de celle que l’on aurait donnée si l’on avait voté en premier, dans le but de remettre les pendules à une heure qui nous convient mieux.

Surnoter, c’est surtout attribuer, s’attribuer ou se faire attribuer, manuellement ou automatiquement (je ne suis pas au clair sur la manière dont les tricheurs sévissent), plusieurs votes afin d’influencer la moyenne ou de provoquer l’engouement pour un texte. Un auteur qui cherche vraiment à grapiller des places au hit-parade accompagnera sa surnotation d’une sous-notation des textes en concurrence directe. Et une floppée de « nul » pour le pauvre concurrent, qui voit sa moyenne fondre comme neige au soleil… Pas de quartier, l’important, c’est l’auto-satisfaction !

D’autres biais apparaissent également pour provoquer l’engouement, notamment le teasing, soit l’art de faire de la pub pour ses écrits, avant parution, ou alors en citant simplement ses propres œuvres dans des listes de mises en avant ou en s’y référant publiquement, ou encore en en parlant à ses copains du net, ceux avec lesquels ils discutent taille de rosier sur jardinage.fr...

Pour se faire voir et parader, on peut aussi déclencher une polémique dans le forum : publicité assurée ! Tous les participants se devront de lire le texte avant de répondre à l’auteur astucieux. Et plus il y aura de pages de palabres, plus le nombre de lecteurs augmentera.


La surnotation sous toutes ses formes est parfois amusante, souvent irritante, parce qu’injuste, ou alors franchement énervante, confinant au grotesque.

- amusante, lorsqu’un texte est frappé d’une nuée de 16, 18 et 20 sans commentaires ou accompagnés de commentaires de complaisance tous aussi drôles les uns que les autres. Je retiens notamment le commentaire de ce lecteur qui affirme avoir lu trois fois, six jours après la publication, un texte de plus 160000 caractères (en réédition !) (18 : « cela fait 3 fois que je le lit cet excellent, excellent, texte j'adore ces deux branleuses qui n'arrête pas, quel délire, et bien écris »), ou celui qui cherche à réinventer l’échelle de notation (20 : « exelent, on dirai que tu a ecrit toute ta vie! félicitation pour ce chef d'oeuvre, j"aurai souhété te mettre au moins 28/20 mais malheureusement c'est impossible. encore une fois bravo pour ce petit bijous de la litterature erotique »). La nuée de bonnes notes a ici propulsé le texte en seconde place du hit des lecteurs. Le texte étant assez bon, on en rigole un bon coup et passe plus loin…

- irritante, lorsque qu’un texte qui a demandé un important travail de correction est porté aux nues sur un sujet plus que bancal, limite hors-charte, et que l’on a fait l’effort de le publier pour montrer un esprit ouvert et encourageant. Ça ne motive ni à l’ouverture ni à l’aide en centrale de correction. On y retrouvera des commentaires du même acabit (20 : « vivement la suite je veu etre ton chien please »), (18 : « un petit bout de sexe sans violence avec un animal, cela excite l'imaginaire sans tourner à la partie de viande. mon imaginaire c'est mit à tourner à fond, super. »). C’est irritant, quoi !

- franchement énervante, quand un texte qui est bon au départ est porté aux nues afin de le placer à tous prix en première position du hit-parade. Depuis sa publication en janvier 2005, un texte a reçu jusqu’en juillet 2005 plus de 730 notes, dont certaines accompagnées de commentaires envoyés jusqu’à trois fois par le même pseudo. Les notes ont été ramenées dans le courant de l’été 2005 à environ 200, afin de stopper cette surenchère grotesque. Aujourd’hui, la fiche de notation annonce fièrement 533 notations de lecteurs dont 204 « top du top » et 204 « excellent ». Donc en près de trois ans plus de 1'000 notes dithyrambiques… De quoi se fâcher un peu sachant qu’en jouant un peu de ma note d’évaluateur et le revoyant à la baisse, j’ai pu observer une augmentation soudaine de notes et une attaque rangée contre les deux textes qui étaient alors premier et deuxième du hit-parade général, soit juste devant le texte en question.


Vous avez dit « ego surdimensionné » ? Wink


En conclusion, je dirais que la surnotation est mauvaise pour l'égalité des armes, la seule reconnue restant le texte lui-même; elle brouille les hit-parades en indiquant comme meilleurs des textes qui n'en sont pas ou qui le deviennent de manière artificielle et fallacieuse. Et la surnotation entraîne la surnotation : personne n'a noté mon texte, allez, je me colle quatre ou cinq 20, ça attirera les lecteurs. Comment ça, c'est pas loyal ? Et tous les autres qui le font, on cautionne ?

Il serait donc bon que les auteurs, les lecteurs et les évaluateurs jouent le jeu de la notation selon leur intime conviction. Et prenons tout ça avec un peu plus de légèreté, le but c'est de s'amuser, non ?

Alors amusons-nous ! Notons joyeusement, les textes actuels, mais aussi les vieux de la vieille. En parcourant les écrits publiés à la création du site, on rencontre des merveilles, et puis aussi certains machins dont on se demande pourquoi ils sont encore là... En les réactivant, on peut affiner le choix selon la ligne éditoriale, pour encore plus de qualité et de plaisir à lire !

La notation permet, si elle est faite correctement, c'est-à-dire sans tricher, de réellement servir de guide aux lecteurs qui le veulent. Alors jouons le jeu ! Wink
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broutille




Inscrit le: 05 Sep 2006
Messages: 122

MessagePosté le: 06 Nov 2006, 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

Si vous permettez à un très récent évaluateur et correcteur de mettre son grain de sel après ce remarquable édito, je recopie ce que j'écrivais pas plus tard qu'hier à un auteur récent inquiet de l'évaluation "moyenne" de son dernier texte :

"Cela dit, il ne faut pas vous prendre la tête avec ça ! A mon humble avis,
l'art sert avant tout à s'exprimer ! Alors exprimez ce que vous avez à dire, et au diable les notes !"

Bien cordialement,

broutille
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